Quelle est la rentabilité des indépendants? Comment évolue-t-elle? Est-elle sous pression, comme le prétendent beaucoup d'exploitants? Une étude rigoureuse, menée par l'expert financier Luc Roesems, apporte un éclairage particulièrement riche sur ce sujet majeur, puisqu'il concerne un pilier de plus en plus important du commerce alimentaire en Belgique, dont il s'attribue un tiers du marché.

Méthodologie

Un travail impressionnant, que celui mené par Luc Roesems ! Il l'a mené à bien en 2019 pour la cinquième fois en Flandre, pour le compte de Buurtsuper.be. Mais la nouveauté est qu'il s'est cette année aussi livré à cet exercice pour les magasins francophones, en collaboration avec Aplsia. Autrement dit, ce travail couvre désormais le nord comme le sud de la distribution belge, côté indépendants. A partir de quelles sources est-il mené ? Celles, officielles, des bilans obligatoirement déposés à la Banque Nationale de Belgique (BNB) par les entreprises concernées. Selon leur taille, toutes ces entreprises déposent cependant des bilans de nature différente.

Le bilan complet

Certains supermarchés publient un bilan complet, lorsqu'ils rencontrent deux de ces trois conditions : dépasser un chiffre d'affaires net de 9 millions d'euros, employer un minimum de 50 équivalents temps pleins ou encore afficher un total du bilan supérieur à 4,5 millions d’euros. L'intérêt est ici de pouvoir disposer à la fois du détail du chiffre d'affaires et du montant des achats de marchandise, ce qui permet de calculer la marge brute. Or, les entreprises déposant un tel bilan complet sont très minoritaires parmi l'ensemble des supermarchés.

Le bilan abrégé

D'autres supermarchés, bien plus nombreux, déposent un bilan abrégé, comportant bien moins de rubriques, dès lors qu'ils ne rencontrent qu'un seul des trois critères décrits ci-dessus. Le volume d'informations disponible pour l'analyse est par conséquent plus modeste.

Le bilan micro

Enfin les magasins employant un maximum de 10 équivalents temps pleins, et ne dépassant ni un chiffre d'affaires de 700.000 euros, ni un total bilan de 350.000 euros, ne déposent qu'un bilan micro très limité.