Si les crevettes grises vendues en grande distribution proviennent généralement des Pays-Bas ou d’Allemagne, les Belges sont de loin les plus grands mangeurs de crevettes grises. Oostduinkerke est aussi l’unique endroit au monde où l’on pêche encore les crevettes à cheval ! 

La Belgique, pays de la crevette. C’est surtout le cas en termes de consommation puisque nous sommes les premiers à consommer les crevettes pêchées en mer du Nord, devant les Hollandais et les Allemands. Aujourd’hui pourtant, à peine 1% du volume commercialisé est pêché dans les eaux belges. Selon les chiffres du VLAM, 321 tonnes de crevettes ont été pêchées en 2021 chez nous, contre 15.500 tonnes aux Pays-Bas et 12.500 tonnes en Allemagne, les deux principaux pays en termes de volume, devant le Danemark. Si le volume de crevettes belges a tendance à baisser au fil des années, la crevette belge évoque surtout cette tradition séculaire de la pêche à cheval, encore pratiquée aujourd’hui à Oostduinkerke. En parallèle de la pêche à cheval, il existe aussi quinze navires battant pavillon belge qui pêchent exclusivement la crevette, contre quinze autres qui en font une partie de leur activité, principalement durant l’automne et les mois d’avril et de mai. Tradition belge oblige, les crevettes pêchées sont généralement cuites à bord des navires, avec de l’eau de mer, voire même parfois de la chicorée, ce qui leur donne cette couleur rose foncé si caractéristique. S’il n’existe pas de limitation de pêche en termes de quantité, l’activité est toutefois relativement encadrée : les crevettes ne peuvent pas être pêchées en-dessous d’une taille de 6,8 mm, ceci afin de garantir une certaine qualité en termes de consommation, mais également afin de permettre aux crevettes d’évoluer durant leur courte durée de vie de deux à trois ans. Les crevettes pêchées dans les eaux belges sont ensuite commercialisées via les criées, pour atterrir ensuite essentiellement dans un réseau de poissonneries de la côte belge ou de restaurants.