Le syndicats chrétiens et libéraux ont, contrairement aux syndicats socialistes, déposé un préavis de grève pour l'ensemble du secteur du commerce de détail. Ils entendent de la sorte "envoyer un signal clair" avant les négociations sectorielles qui débuteront le 17 avril. Selon les syndicats, l'inquiétude règne également au sein du personnel de Carrefour.

Les syndicats ne relâchent pas la lutte contre le projet de Delhaize d'externaliser tous les magasins. Certains ont déposé un préavis de grève pour l'ensemble du secteur de la distribution, bien qu'il s'agisse essentiellement d'une action symbolique. "Nous n'espérons pas en arriver à des actions, notre objectif reste la consultation", déclare Kristel Van Damme d'ACV Plus. "Nous voulons mettre fin aux différentes commissions paritaires dans le secteur et que chacun reçoive un salaire égal pour un travail égal, qu'il travaille pour un opérateur indépendant ou non. Nous voulons conserver la commission paritaire la plus favorable. Je pense que c'est réalisable, mais nous devons également nous pencher sur les franchiseurs. Aujourd'hui, les contrats de franchise sont assez stricts et limités, ce qui rend leur survie assez difficile. C'est ce que nous disons, mais aussi l'organisation des indépendants Unizo".

Les syndicats veulent également obtenir une représentation syndicale au niveau sectoriel dans les magasins indépendants et que les chaînes de supermarchés comme Delhaize partagent la responsabilité en cas de faillite des magasins indépendants. Aujourd'hui, la responsabilité repose entièrement sur les épaules de l'opérateur indépendant. Kristel Van Damme signale aussi que l'inquiétude règne actuellement parmi le personnel de Carrefour. "On craignait une restructuration en janvier, mais elle ne s'est pas concrétisée. Le malaise n'a pas disparu pour autant, d'autant plus que Dominique Michel, PDG de Comeos, a déclaré que d'autres magasins suivraient inévitablement l'exemple de Delhaize. Le personnel craint que Carrefour ne s'oriente lui aussi davantage vers le modèle de la franchise". Les syndicats socialistes ne se joignent pas au mot d'ordre de grève lancé par les autres syndicats.