La police est intervenue dans le courant de la nuit dernière pour permettre à quelques camions chargés de quitter le centre de distribution de Delhaize à Zellik. Des militants syndicaux bloquaient le dépôt depuis mercredi soir.

Malgré le calme annoncé pendant les vacances de Pâques, le conflit social chez Delhaize s'est à nouveau aggravé la nuit dernière. Dès mercredi soir, quelque 300 militants syndicaux ont bloqué le centre de distribution de Zellik, empêchant l'approvisionnement des magasins à l'approche du week-end pascal. La police est intervenue durant la nuit avec des hommes armés, ce qui a permis à environ huit camions de quitter les lieux. Les syndicats protestent depuis un mois désormais contre le projet de Delhaize de franchiser ses 128 supermarchés intégrés. Selon eux, les employés devront à l’avenir travailler dans les magasins indépendants selon des conditions de travail inférieures et ils subiront des pertes de salaire pouvant aller jusqu'à 400 euros par mois. Par conséquent, les responsables syndicaux demandent à la direction de Delhaize de leur proposer une alternative. Mais cette dernière affirme qu'elle ne déviera pas d'un pouce de son plan. Le ministre du Travail, Pierre-Yves Dermagne (PS), a nommé un conciliateur social afin d’entamer un dialogue. La volonté de faire grève et de mener des actions a diminué dans le chef des travailleurs ces derniers temps, doivent par ailleurs constater les syndicats. Ces derniers jours, 84 des 128 supermarchés Delhaize sont restés ouverts. Mercredi, ils étaient même au nombre de 86. À Bruxelles et en Wallonie, la majorité des magasins sont toutefois restés fermés. Il devrait y avoir une pause dans les actions durant les vacances de Pâques, mais toute la question est de savoir si de nombreux travailleurs seront encore prêts à poursuivre les actions dans les semaines et les mois à venir, alors que cette volonté semble déjà en recul avant même le début de la période pascale. Pour les syndicats, c'est leur propre survie qui est en jeu : avec le passage sous franchise des magasins, la représentation syndicale disparaît par la même occasion. Enfin, Delhaize ne manque également pas d’envoyer des huissiers dans les magasins où les grévistes empêcheraient les autres collaborateurs de travailler.