Les données publiées par la société SimilarWeb mettent en évidence l’important ralentissement des services de livraison à domicile dans toute l’Europe, engendré par la crise sanitaire actuelle. En France, en Espagne et au Royaume-Uni, ces services ont enregistré des baisses significatives du nombre moyen d’utilisateurs quotidiens.

Les données publiées par la société qui suit l'utilisation d'applications et de sites web pour smartphones sur les principaux marchés européens SimilarWeb, montrent qu'en France, en Espagne et au Royaume-Uni, les services de livraison à domicile ont enregistré des baisses significatives du nombre moyen d’utilisateurs quotidiens. Ces mêmes données montrent également que Deliveroo a connu des baisses en France et en Espagne, contre une légère augmentation au Royaume-Uni.

La mise en ligne, ce jeudi 9 avril, du communiqué de presse de Takeaway.com concernant son premier quadrimestre de l’année 2020, donne déjà une vue d'ensemble du secteur : « Avec le début de la crise du coronavirus en Europe à la mi-mars, le volume des commandes a diminué, principalement en raison des fermetures de restaurants et d'une réduction significative des commandes. » Mais le groupe se retrouve très rapidement face à une nouvelle hausse : + 50% au premier trimestre 2020 et + 126% en Allemagne, peut-on lire dans le communiqué de presse. Du côté de Deliveroo Belgique, avant cette diminution des commandes, le service de livraison à d’abord connu une hausse. « Le week-end du 14 mars, nous avons vu une augmentation du nombre de commandes qui était probablement lié au soutien populaire. Les gens se disaient qu’il fallait continuer à soutenir les restaurateurs et donc à passer des commandes », témoigne Rodolphe Van Nuffel, head of corporate affairs et porte-parole chez Deliveroo. Un mouvement qui s’est finalement relativement vite essoufflé, laissant place à une normalisation puisque les commandes sont comparables à celles de la même période l’année dernière.

Un retour à la normale ?

Pas tout à fait. Si le secteur semble ne pas trop souffrir de la crise, il a visiblement fallu un temps d’adaptation qui s’explique notamment, selon Rodolphe Van Nuffel, par le fait qu’il y a aussi eu « un couac au niveau de la communication sur les aides et les primes promises aux restaurateurs et le fait de pouvoir ou non combiner cela avec les revenus issus de la livraison. Certains ont donc préféré fermer leur établissement afin de bénéficier de la prime, n’ayant aucune certitude du côté des ventes. Restaurateurs qui aujourd’hui nous recontactent parce qu’ils souhaitent relancer leur activité. »

Même constat du côté de Takeaway.com pour qui les volumes de commandes se sont fortement redressés à la fin du mois de mars. « Takeaway.com est l'une des rares entreprises, et l'une des plus privilégiées, à n'avoir été que modestement touchée par la crise. L'effet le plus notable sur nos chiffres a été, ce que nous pensons être maintenant, un impact temporaire sur nos commandes du mois de mars », ajoute même Jitse Groen, CEO de la plateforme.

Chez Deliveroo, et pour le secteur en général, de nombreuses adaptations ont cependant été nécessaires pour assurer un ‘retour à la normale’. La plateforme a, entre autres, mis en place une ligne de communication directe pour les restaurateurs afin de pouvoir sonder leurs besoins. Le service a également étendu ses zones d’activités afin de trouver de nouveaux clients potentiels et a réduit les frais d’inscription pour les nouveaux membres de la plateforme afin de booster leur activité. « Nous ne sommes pas, comme certains aiment à penser, les grands gagnants de cette crise. En principe, c’est un moment où on devrait continuer à évoluer positivement. C’est une tendance qu’on observe généralement chez Deliveroo. Cependant, les premiers signes sont encourageants : de plus en plus de restaurants rouvrent, ce qui engendre une normalisation », conclut Rodolphe Van Nuffel.