Le désaccord entre Delhaize et Lidl d'une part, et Danone de l'autre, sur les hausses de prix revendiquées par ce dernier n’est toujours pas aplani. Ce jeudi, Delhaize a d’ailleurs invité ses partenaires affiliés au respect de la solidarité pour mieux peser sur les négociations.

Pas d’éclaircie en vue dans le conflit commercial qui oppose Delhaize et Lidl  à leur fournisseur Danone, auquel ils reprochent des demandes de hausses tarifaires jugées excessives. Les espaces vides en rayon se multiplient, et ils sont d’autant plus spectaculaires dans l’ultra-frais que Danone domine cet univers, et a toujours occupé chez Delhaize un planogramme très favorable. Le résultat du conflit entre les deux parties n’en est que plus spectaculaire. Lidl est évidemment moins concerné, la proportion de marques nationales dans son assortiment étant limitée.

Un tel désaccord est bien entendu coûteux pour les deux parties : pour le fournisseur, privé brutalement d’un quart de sa distribution. Et pour le distributeur : il y a le manque à gagner direct, l’image des ruptures rayons vides irritante pour les clients, quels que soient les avertissements et les excuses, et le réflexe de clients qui iront chercher ailleurs leur Activia, Nutricia, Alpro ou Evian… entre autres !

Mais l’heure n’est manifestement pas au désarmement. Ce jeudi, Delhaize transmettait une circulaire à tous ses affiliés en les invitant au sang-froid, et à ne pas céder à la tentation de combler ces vides en rayon en procédant à de l’achat parallèle auprès de canaux non-autorisés. La négociation est toujours en cours, et pour qu’elle aboutisse de façon favorable aux intérêts à long terme de l’enseigne, de ses affiliés et de leurs consommateurs, il convient de ne pas rompre cette solidarité. Delhaize chiffre également dans ce document l’excès attribué à la hausse revendiquée par Danone, « qui réclame une hausse tarifaire sur les yaourts jusqu’à 50% supérieure à la moyenne du marché. »  Clairement, malgré les inconvénients d’une telle situation, on est bien décidé chez Delhaize à tenir fermement sur ses principes et adresser un message indirect au marché, dans la droite ligne des propos récemment tenus à Reuters par le patron du Groupe, Frans Muller. 

Lidl nous a également confirmé la poursuite des négociations, ainsi que Danone, où l'on se montre soucieux de ne pas jeter d'huile sur le feu, mais conteste avoir voulu répercuter l'intégralité des surcoûts subis dans son propre cycle de production; loin de là.