En Italie, les supermarchés ont eux aussi connu des pics de vente au début du lockdown. Laurent Zeller, président directeur général de Nielsen Italie, a d’ailleurs fait le point pour LSA sur les ventes des produits de grande consommation.

Alors qu’au début du mois de mars, les magasins étaient encore pris d’assaut par les consommateurs, faisant ainsi exploser les ventes de 50% sur certains rayons, Nielsen Italie explique que « les choses ont commencé à se calmer, à se stabiliser. On peut penser que les consommateurs ayant fait leurs stocks ont arrêté de se précipiter dans les magasins. »

L’étude fait état des ventes de la semaine allant du 14 au 23 février. Au cours de ce laps de temps, Nielsen Italie a enregistré trois jours de panique, qui ont boosté les ventes de 10,9% (sachant que la croissance annuelle est généralement de 1,7%). En ce qui concerne les zones confinées, dites ‘zones rouges’, le son de cloche n’est pas exactement le même : la vente des produits de grande consommation a baissé de 26%. Une diminution compréhensible quand on sait que certains magasin étaient fermés et que d’autres n’acceptaient qu’une dizaine de clients à la fois. Ajoutez à cela le fait que les supermarchés étaient en sous-effectifs et que les services de livraison n’étaient plus assurés. Pour ce qui est des ‘nano-areas’, Nielsen Italie explique une progression de 16% sur la semaine en question.

Les résultats montrent également que la situation profite énormément au e-commerce : un boom de 59% en ligne qui semble favoriser presque tous les types de commerces. Les hypers enregistrent une croissance de 13,4%, contre 11,5% pour les supers. Ce n’est cependant pas le cas des superettes, pour une raison évidente : les consommateurs ont plutôt effectué des achats de masse dans le cadre d’un stockage préventif.

L’épicerie sèche en tête de liste

Difficile de stocker des produits frais sur le long terme. C’est la raison pour laquelle ce sont surtout les ventes liées à l’épicerie sèche qui progressent le plus. Nielsen Italie enregistre une croissance de 13% du secteur, contre 22% dans les ‘nano areas’. Les ventes de riz ont ainsi respectivement augmenté (en général et dans les zones nano) de 33% et 58%. Les conserves de poisson et de viande enregistrent des croissances de 29% et 52% et les pâtes sont passées à + 25% et + 53%. Les dérivés de tomate (+ 22% et + 47%), les sauces (+ 19% et + 33%) et les eaux (+ 11% et + 20%) sont également concernés. Sans compter l’explosion des ventes de gels hydro-alcooliques (+ 827% et + 1050%).

Modification des habitudes alimentaires

L’étude s’est également intéressée aux habitudes de consommations de la population italienne. Les résultats montrent que plus d’un tiers des Italiens déclarent avoir réduit la fréquence à laquelle ils mangent (35%) et boivent (32%) à l’extérieur.