Le Colruyt Group annonce une progression de 2,8% de son chiffre d’affaires. Tant les supermarchés Colruyt que les enseignes non food du retailer de Halle continuent de gagner des parts de marché. Mais du fait d’une concurrence toujours plus exacerbée, la pression sur ses marges s’accentue.  

Au 31 mars, le Colruyt Group a clôturé l’exercice 2016/17 sur un chiffre d’affaires en hausse à 9, 493 milliards d’euros. Le retailer a fait mieux que ce qu’avaient pronostiqué les analystes, Bloomberg estimant qu’il ne devrait pas dépasser avait 9,3 milliards d’euros.

Sur base comparable, le chiffre d’affaires a progressé de 2,8% par rapport à l’exercice précédent. Les activités retail – 75% du chiffre d’affaires du groupe – ont progressé de 2,4% à 7,233 milliards d’euros. La principale enseigne, Colruyt Les Meilleurs Prix, se taille bien entendu la part du lion et continue de progresser.

 

Colruyt Les Meilleurs Prix 

La progression du chiffre d’affaires des supermarchés belges et luxembourgeois se monte à 1,4%. Colruyt pointe que l’impact positif de l’inflation des prix de vente a été neutralisé par l’influence négative du calendrier (- 0,8%) puisqu’effectivement, Pâques est tombé après la clôture de l’exercice 2016/2017.

OKay, Bio-Planet et Cru   

Les autres enseignes du groupe enregistrent elles aussi de bons résultats. Grâce aux nombreuses ouvertures de magasin ces douze derniers mois, le chiffre d’affaires globalisé de OKay, Bio-Planet et Cru a progressé de 11,5%. Le groupe a ouvert 9 OKay, 5 Bio-Planet et 2 Cru

Des parts de marché en hausse

Il en résulte que, selon le retailer, la part de marché du Colruyt Group en Belgique (Colruyt Meilleurs Prix, OKay et Spar) a évolué de 31,5 % lors de l’exercice précédent à 31,7% au cours de l’exercice 2016/17. Ces chiffes émanant du retailer lui-même, il convient néanmoins de les manier avec prudence en attendant les données d’une source parfaitement objective comme le Retail Poster de The Retail Academy qui sera disponible bientôt.

Le non-food 

Les chaînes non food de Colruyt ont éprouvé quelques difficultés. Le chiffre d’affaires globalisé des magasins Dreamland et Dreambaby a diminué de 3%. Cette baisse s’explique principalement par l’influence négative du calendrier (absence de Pâques durant l’exercice 2016/17). Les deux enseignes subissent la concurrence de l’e-commerce, Colruyt affirmant qu’une partie des ventes ont glissé vers Collishop

L’e-commerce 

La quote-part du commerce en ligne dans le chiffre d’affaires total du commerce de détail a continué de progresser. Le groupe a investi dans la modernisation du site internet de Collishop et poursuivi l’ouverture de nouveaux points d’enlèvement Collect&Go, son service de courses en ligne.

Pression sur les marges

Malgré la croissance étonnante de son chiffre d’affaires, Colruyt doit bien avouer que tout n’est pas rose pour autant. Le résultat d’exploitation (EBIT) est en recul de 2,7%, à 493 millions d’euros. Cela signifie une baisse de 0,3% de l’EBIT, de 5,5% à 5,2%. « Dans la seconde moitié de l’exercice, la marge brute a diminué par rapport  à l’exercice précédent en raison d’une concurrence toujours plus rude et, partant, de l’application à la lettre de notre politique de prix » explique-t-on chez Colruyt.  

On sait que les supermarchés Colruyt promettent toujours les prix le plus bas et réagissent toujours à la concurrence. Celle-ci a lancé d’importantes promotions dans la seconde partie de l’année ce qui a obligé Colruyt à suivre et donc à réduire ses marges.

Colruyt n’aura d’autre choix que de poursuivre dans cette voie car le groupe dit s’attendre à ce que le marché reste très concurrentiel pour l’exercice 2017/18 : « A court terme, nous ne nous attendons pas à une embellie significative de l’économie en Belgique et en France. »

La cession de Pro à Pro 

Le bénéfice net a progressé de 17 millions pour s’établir à 383 millions. Mais cette performance résulte de la vente de la filiale française Pro à Pro au groupe Metro. Sachant que cette cession a rapporté 19 millions à Colruyt, le bénéfice net des activités est donc de 364 millions, moins que les 366 millions enregistrés lors de l’exercice 2015/16.