Le supermarché Delhaize de la place Flagey, à Bruxelles, a été contraint de fermer ses portes en milieu de journée samedi, en raison d’une action de protestation qualifiée de « inédite en Belgique » par l’un des manifestants présents.

Samedi matin, quelque 150 personnes se sont rassemblées devant le magasin Delhaize de la place Flagey pour protester contre le projet de l’enseigne de franchiser l’ensemble de ses 128 supermarchés intégrés, a constaté sur place l’agence Belga. Certains manifestants se sont également introduits dans le point de vente afin d’en perturber le bon fonctionnement. Ces derniers se sont en effet mis à remplir des chariots de produits avant de se présenter aux caisses puis de prétexter ne pas avoir suffisamment d’argent pour payer leurs achats et s’en aller. Les perturbations ainsi engendrées ont provoqué de longues files aux caisses, à tel point que le magasin a été contraint de fermer ses portes aux alentours de midi, et ce, pour le reste de la journée. « Aujourd’hui, il s’agit d’une nouvelle forme d’action, inédite en Belgique, avec surtout des personnes qui ne travaillent pas chez Delhaize mais qui sont solidaires avec le personnel de la chaîne », a notamment expliqué l’un des manifestants à Belga.

Un symbole

« Le Delhaize de Flagey est un symbole », a pour sa part déclaré le syndicat chrétien (CNE) à l’agence de presse. « Il a été l’un des premiers pour lequel un repreneur a été trouvé. Quelques semaines après l’annonce de la franchisation, un représentant syndical a été licencié. Le repreneur a déjà annoncé que les jours et heures d’ouverture allaient changer et que dorénavant, le personnel devait également nettoyer le magasin. Ceux qui étaient en désaccord ont été invités à démissionner. Voilà la promesse de la direction que rien ne changerait pour le personnel. » Un constat confirmé par un employé manifestant qui assure que 13 des 68 employés sont déjà partis et qu'ils ne devraient pas être remplacés : « Nous devrons donc faire le même travail, voire plus, avec moins de monde et probablement dans des conditions détériorées. »