Après deux années de tests, Bio-Planet met pour la première fois sur le marché des herbes provenant de sa ferme verticale. À partir du 4 mars, les clients pourront acheter le premier basilic localement cultivé. La coriandre sera également ajoutée à la gamme dans le courant de l’année. 

Fin 2018, Colruyt Group avait annoncé son intention de se lancer dans l'agriculture verticale. Il s'agit d'une méthode dans laquelle les plantes sont cultivées en rangées les unes au-dessus des autres dans un système fermé. Cette technologie permet de cultiver des plantes de haute qualité avec une très faible empreinte écologique. Plus précisément, les biotechnologistes et ingénieurs de Colruyt Group ont développé leur propre installation pour cette ‘agriculture verticale’. Pendant plus de deux ans, ils ont travaillé sur des conditions de croissance optimales, mais ce n’est que maintenant que les premiers résultats sont visibles. Le premier basilic frais sera disponible à partir du 4 mars dans 31 magasins Bio-Planet ainsi que sur la boutique en ligne pour 1,89 euros pièce, sous le label Boni Selection. La coriandre sera ajoutée à la gamme dans le courant de l’année.

90% de consommation d'eau en moins

Si l'on en croit Colruyt Group, il est le premier distributeur en Belgique à développer sa propre ferme verticale. Le groupe voit beaucoup de potentiel dans cette nouvelle technique de culture parce qu’elle permet de cultiver des herbes avec une très faible empreinte écologique, ce qui veut dire que pour la même quantité de plantes, il faudra 20 fois moins d'espace qu'en culture traditionnelle. Une économie précieuse des ressources agricoles et naturelles. Non négligeable puisqu’en effet, environ 80% de la superficie agricole est déjà utilisée dans le monde. En intégrant la ferme dans l'un des centres de distribution du groupe à Halle, les kilomètres parcourus sont également 5 fois moindre qu'auparavant.

Vertical farming, Colruyt Group

« Nous utilisons 90% d'eau en moins et 50% moins de nutriments que dans la culture traditionnelle. De plus, nous ne travaillons qu'avec de l'eau de pluie purifiée que nous collectons sur le toit de notre centre de distribution », explique Fabrice Gobbato, directeur général de Bio-Planet. L'éclairage LED et le système de ventilation innovant rendent la ferme très économe en énergie. De plus, l'installation fonctionne à 100% avec de l'énergie verte grâce à des éoliennes et des panneaux solaires. « Tous ces aspects rendent la ferme et les plants de basilic très durables, ce qui est décisif pour Bio-Planet. Après tout, nous voulons offrir à nos clients un produit durable, local et innovant. Nous pensons que l'agriculture verticale peut être une réponse aux attentes toujours plus élevées de nos clients en termes de consommation responsable. »  

Vertical farming, Colruyt Group

Pas encore bio

Au sein de cette installation, il y a de la place pour 250.000 plantes. « Bien que ces herbes fraîches ne portent pas d'étiquette bio, elles méritent définitivement une place dans notre assortiment », poursuit Fabrice Gobbato. « Elles sont issues de semences biologiques et nous avons délibérément choisi un substrat particulièrement durable et compostable à base de flux résiduels organiques, même s'il n'est pas encore biologique aujourd'hui. » Les plants de basilic sont également cultivés naturellement et sans pesticides. Ils sont donc 100% purs et la qualité reste la même tout au long de l'année, quelles que soient les conditions météorologiques.

Vertical Farming, Colruyt Group

Les plantes possèdent un goût et un arôme fort en basilic. C'est en tout cas ce qu'estiment certains clients de Bio-Planet, soumis à des tests gustatifs. L’enseigne a également travaillé sur un emballage recyclable, qui précise de quelle façon les clients peuvent prendre soin de la plante de basilic pour qu'elle dure le plus longtemps possible. La chaîne souhaite limiter au maximum les pertes alimentaires. 

Une expertise non-négligeable

Il n'est pas tout à fait inattendu que Colruyt Group opte pour l'agriculture verticale. Au sein du groupe, il y avait déjà beaucoup de connaissances dans le domaine des énergies renouvelables, de la purification de l'eau, de l'éclairage LED, de la ventilation, du refroidissement et de l'automatisation. La connaissance de toutes ces techniques est d’ailleurs à la base de la technologie de l'agriculture verticale. De plus, le département R&D du groupe travaille en étroite collaboration avec des institutions spécialisées telles que UGent ou encore le laboratoire de KULeuven afin de donner à l’initiative une base scientifique solide. Un projet de recherche est également en cours de réalisation en collaboration avec VLAIO, l'Agence flamande pour l'innovation et l'entrepreneuriat. « Pour pouvoir évoluer ou expérimenter avec d'autres sortes d’herbes au fil du temps, des recherches supplémentaires, des investissements et des développements technologiques sont nécessaires », conclut Fabrice Gobbato.