Dans un contexte de guerre des prix sur son marché domestique, les bénéfices de Carrefour sont mis à rude épreuve en ce premier semestre. Le retailer revoit à la baisse ses prévisions pour l’année 2017.

 

Chute des bénéfices

Les investissements promotionnels consentis par Carrefour mettent ses bénéfices sous pression au premier semestre 2017. Le retailer enregistre un bénéfice net de 78 millions d’euros, en baisse de 34% hors éléments exceptionnels. Son résultat opérationnel courant chute pour sa part de 21,5% (en constants), s’établissant à 621 millions d’euros. Le groupe qui avait déjà vu son résultat opérationnel courant chuter de 3,8% en 2016, dit s’attendre à une baisse de 12% de ce résultat pour l’année 2017. Enfin, si la profitabilité chute en France (-36,1%) et plus modérément dans d’autres pays européens (-3,7%), elle est par contre en progression en Asie (+12%).

Hausse du chiffre d’affaires et baisse des prévisions

Le chiffre d’affaires est toutefois en progression de 3,3% à taux de changes constants, à 43,05 milliards d’euros en raison d’un bon second trimestre. Cela n’empêche pas le groupe de revoir à la baisse ses prévisions pour le total de l’année. Le retailer dit en effet s’attendre à une croissance de 2 à 4%, contre les 3 et 5% précédemment annoncés. « Les résultats 2017 seront impactés par la performance du premier semestre ainsi que par un environnement opérationnel qui reste difficile dans certains pays au deuxième semestre » explique Carrefour. Le retailer a annoncé qu’il renforcera sa discipline financière, avec des investissements entre 2,2 et 2,3 milliards d’euros sur l’année, contre 2,4 milliards initialement prévus.

Des défis à relever

« Carrefour fait face à un certain nombre de défis que nous allons nous attacher à relever » a déclaré le nouveau CEO du groupe, Alexandre Bompard, qui ajoute: «il nous faut simplifier l'organisation dans tous les pays et à tous les niveaux, accélérer la transformation digitale pour affronter la nouvelle concurrence et faire de Carrefour un groupe vraiment omnicanal, définir le nouveau visage des hypermarchés, notamment en France, ainsi qu'augmenter les synergies et les transferts de meilleures pratiques pour améliorer la rentabilité et la génération de cash-flow.» 

En France

En France,  son marché domestique, Carrefour enregistre un chiffre d’affaires de 19,348 milliards d’euros, en hausse de 1,3% en comparable et de 0,1% en organique. Les hypermarchés y perdent un peu de terrain (-0,5% en comparable et -1% en organique), tandis que les supermarchés ont tendance à y stagner (+2% en comparable et +0% en organique) et les magasins de proximité à y progresser (+5,6% en comparable et +3,9% en organique).

Amérique latine

A l’international (hors France), le groupe progresse de 2,8% en comparable +4,6% en organique), à 23,706 milliards d’euros, tiré par les activités du groupe en Amérique latine. Le retailer y enregistre un chiffre d’affaires de 9,057 milliards d’euros, en hausse de 7,3% en comparable (+11,3% en organique).

La Belgique stagne

En Europe, Carrefour enregistre un chiffre d’affaires de 11,163 milliards d’euros, en hausse de 2,2% en comparable (+2,8% en organique). Mais si le retailer croît en Espagne et en Italie, il stagne en Belgique où il réalise un CA de 2,127 milliards d’euros (+0,3% en comparable et +0,1% en organique).

L’Asie chute

En Asie, le retailer chute de 4,3% en comparable (-2,9% en organique), à 3,485 milliards d’euros. C’est en Chine, que Carrefour perd le plus de plumes, avec une baisse de 6% en comparable et de 5,1% en organique, à 2,482 milliards d’euros.

Dégringolade en Bourse

L’action de Carrefour Group perdait instantanément plus de 13% à la publication des résultats semestriels.