39 entreprises signent une déclaration appelant d'urgence à l'adoption d'une loi européenne juridiquement contraignante sur la restauration de la nature, qui veut rendre à celle-ci sa place en Europe. Il s'agit notamment de Spar, Nestlé, Unilever et IKEA.

Dans une lettre ouverte, les signataires affirment que les entreprises et les institutions financières dépendent de la nature et jouent un rôle crucial dans sa conservation et sa restauration. Une action à la bonne échelle et à la bonne vitesse ne peut avoir lieu que si elle est soutenue par des politiques et des réglementations environnementales ambitieuses. La loi sur la restauration de la nature qui sera bientôt votée par le Parlement européen propose de mettre en œuvre des mesures de restauration sur au moins 20 % des zones terrestres et marines de l'UE d'ici à 2030, et aussi de restaurer tous les écosystèmes nécessitant une restauration d'ici à 2050. Ces mesures devraient garantir le rétablissement et la résilience durable et à long terme de la biodiversité et de la nature. Pour les entreprises concernées, il y a un certain intérêt personnel : la biodiversité est essentielle à la sécurité alimentaire, car elle rend les cultures plus résistantes aux maladies et aux parasites, ainsi qu'au changement climatique. Bart Vandewaetere, vice-président de l'engagement ESG chez Nestlé Europe l’explique : "Si la nature est sous pression, nos systèmes alimentaires le sont aussi. L'augmentation des températures réduira la zone propice à la culture du café de près de 50 % d'ici 2050 si nous n'agissons pas maintenant. La restauration de la nature et la sécurité alimentaire sont interdépendantes : nous dépendons de la nature pour produire nos denrées alimentaires. La mise en œuvre de la législation européenne sur la restauration de la nature peut accélérer la transition vers une agriculture régénératrice en Europe et apporter des avantages aux agriculteurs, à leurs moyens de subsistance et à l'environnement en améliorant la santé des sols, en rétablissant les cycles de l'eau et en augmentant la biodiversité. L'adoption de cette loi devrait permettre aux agriculteurs de recevoir plus d'argent pour les aider à restaurer la nature dans le cadre de leur travail quotidien.” Les 39 entreprises se joignent aux agriculteurs, aux chasseurs et aux scientifiques pour mettre en garde contre les conséquences économiques d'un refus du Parlement européen d'approuver la loi sur la restauration de la nature. Il s'agirait de la première législation européenne à fixer des objectifs juridiquement contraignants pour les gouvernements nationaux en matière de restauration des écosystèmes dégradés.