Les actionnaires de la chaîne belge bio Sequoia et de la chaîne française BBG ont signé un accord de rapprochement. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, mais le Français acquiert une part majoritaire dans la société belge. Ensemble, les deux sociétés pourront mieux faire face à un marché du bio toujours plus concurrentiel. Et qui sait, un jour peut-être Sequoia fera-t-il un premier pas chez nos voisins français, un sujet évoqué lors des discussions.

Le 14 décembre dernier, Sequoia et BBG signaient un accord de rapprochement. Ensemble, les deux sociétés réalisent un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros. Cette alliance devrait permettre la mise en commun de leurs expertises et de leurs moyens. C’est aussi le lancement d’un pacte régional et transfrontalier entre les deux enseignes. Les deux sociétés partagent une vision du bio similaire: elles prônent un bio à la fois bon et gourmand, et axent leurs stratégies sur la santé et le conseil tout en plaçant les relations humaines au coeur de leur métier. Formats et philosophies sont également très proches. Il s’agit de surfaces commerciales entre 400 et 800m2 pour un total de 7.000 à 12.000 références.

Très concrètement, aucun détail financier n’a été dévoilé, mais il s’agit là bien d’une reprise de Sequoia par BBG. Les actionnaires de Sequoia deviennent intrinsèquement actionnaires du holding. « Nous entendons réaliser des synergies notamment au niveau des produits et des achats, et renforcer les compétences opérationnelles. L’un des principaux objectifs de ce rapprochement est de consolider deux sociétés de même taille en vue de peser davantage de poids dans un marché du bio de plus en plus concurrentiel » explique Corinne Dumont, actuelle Administrateur déléguée de Sequoia, qui siègera au conseil d’administration du holding. « Le fait que nous soyons un actionnaire historique du holding permet une transition en douceur où chacun garde son identité propre. Pas question dès lors de changer de nom. Il s’agira plutôt d’un repositionnement commun ».

Sequoia en France?

Mais jusqu’où pourront aller les synergies? A la question de savoir si Sequoia pourrait à terme faire un pas en France, Corinne Dumont nous répond en toute honnêteté que « cela a bien été évoqué au cours des discussions, mais il n’y a à ce jour aucun plan concret ».

Des acteurs géographiquement et philosophiquement proches

Fondé en 1988, Sequoia fait figure de pionnier sur le marché belge du bio. Avec le soutien du Fonds EUREFI, Corinne Dumont, Brigitte Bruyninckx et Vincent Muylle reprenaient les rennes de cette société bruxelloise. Fêtant ses 30 ans en 2018, l’enseigne dispose aujourd’hui de 8 magasins intégrés. Deux nouveaux points de vente ouvriront leurs portes en 2019.

BBG a quant à elle été créée en 2009 par Francis Brichet, Stéphane Brichet et Vincent Ghesquier, avec l’ambition de devenir un acteur incontournable du bio dans la région du Nord-Pas-de-Calais et en Picardie. Ses objectifs principaux sont de démocratiser et de moderniser le bio. L’enseigne compte à ce jour 6 magasins bio dans le Nord de la France (région Métropole Lilloise), et deux nouveaux emplacements sont à l’étude.

Synergies

« L’essentiel pour nous actuellement est de s'atteler à la consolidation du groupe sur les plans culturels, humains et opérationnels. Notre objectif premier sera quoi qu’il en soit de renforcer l’expérience client, en offrant de la valeur ajoutée autour de nos produits » explique Corinne Dumont à Gondola. En effet, les deux enseignes indiquent vouloir offrir une expérience unique et distincte, axées sur la transmission de connaissances en termes de santé, de bien-être et de développement personnel (formations, ateliers, conférences etc.).

Prix accessibles et plateforme digitale

Autre objectif, et non des moindres, BBG et Sequoia ont la ferme intention de réaliser des économies d’échelles, en particulier au niveau des achats groupés via le développement d’une plateforme d’achats centralisés. Ces économies d’échelles seront réinvesties en vue de rendre les produits bio accessibles au plus grand nombre via une politique de prix adaptée et différenciante, mais aussi en vue de développer les services à la clientèle via le développement d’une plateforme digitale (e-commerce, collect&go, etc.)

« Nous avons déjà travaillé à l’élaboration d’une plateforme d’achat en ligne pour Sequoia, mais avions freiner l'avancée lors des discussions avec BBG en vue d’y concéder toute notre attention. C’est donc un travail qui reprendra prochainement. Il reste à savoir quelle forme il prendra: s’agira-t-il d’un système de retrait ou d’autre chose… Cela reste actuellement au stade de l’ébauche » nous informe Corinne Dumont.