Le riz et les pâtes sont des valeurs sûres de l’épicerie sèche : voilà une base de cuisine qu’on se doit toujours d’avoir sous la main chez soi. On n’hésite pas à les stocker : c’est d’ailleurs aussi ce qui en avait fait des catégories explosives – et même en pénurie – au plus fort de la pandémie et du confinement. L’année 2020, marquée par le covid, fut donc celle de tous les records. Et tout aussi logiquement , celle qui suivit donna lieu à un baisse de régime.

Prenons les pâtes sèches : elles avaient en 2021 reculé d’environ 5% en valeur et 8% en volume… ce qui les laissait malgré tout bien plus en forme (10% en valeur et 5% en volume) qu’en 2019, année de référence pré-covid. Un an plus tard, les chiffres NielsenIQ MAT arrêtés au 26 février 2023, montrent des courbes qui s’envolent à nouveau. A commencer par celle du prix : + 17,2% sur la période NielsenIQ évoquée ! Bien entendu, la raison n’est cette fois plus sanitaire, mais économique : l’inflation fait d’autant plus surchauffer la catégorie qu’il n’est pas seulement question de facteurs énergétiques, mais bien de conditions géopolitiques et climatiques très défavorables. Pour faire des pâtes, expliquent les industriels, il faut impérativement du blé dur, et il manque chroniquement 2 millions de tonnes sur le marché pour les produire. Il y a pourtant l’espoir d’une détente en perspective, les producteurs européens et australiens ont saisi l’occasion du cours élevé pour augmenter leurs volumes, les exportations ukrainiennes ont pu reprendre malgré la guerre, et tout ceci devrait à moyen terme un peu soulager la pression, principalement due aux récoltes calamiteuses de blé dur au Canada, de loin le plus gros producteur mondial de blé dur.