Lotus Bakeries a signé en 2021 une nouvelle excellente année. Mais cela n’a finalement rien d’exceptionnel pour une entreprise qui nous a habitué à des résultats remarquables ces dernières années et qui ambitionne de devenir « l’une des plus grandes marques de biscuits au monde ».

Le chiffre d’affaires de Lotus Bakeries a grimpé de 13% en 2021 pour atteindre 750,3 millions d'euros. Son EBITDA récurrent a lui bondi de plus de 11%, pour s’établir à 151 millions d'euros, tandis que son résultat net a dépassé les 90,7 millions d'euros, ressort-il des chiffres annuels communiqués par l’entreprise ce lundi. Avec une augmentation globale de 15%, la division Lotus Biscoff, nouveau nom du célèbre spéculoos de la marque partout dans le monde, a continué à être l’un des principaux moteurs de la croissance du fabricant belges de biscuits. Lotus Natural Foods, qui regroupe notamment les barres NAKD ou BEAR, a également affiché une forte hausse (+ 20%) de son chiffre d'affaires. Ces excellents résultats ont amené Lotus Bakeries à prévoir de nouveaux investissements pour une valeur totale de 100 millions d’euros. Dès cette année, une deuxième salle de préparation des pâtes et une nouvelle ligne de biscuits fourrés seront mises en service en Belgique, tandis que deux nouvelles lignes de production de Lotus Biscoff seront déployées aux États-Unis.

‘Apple de la Bourse de Bruxelles’

Côté dividendes, le conseil d'administration de l’entreprise entend proposer à ses actionnaires 40 euros par action pour 2021, soit 4,5 euros de plus que l’an dernier. De quoi ravir des investisseurs qui n’ont eu que peu d’occasions de se plaindre au cours des 34 années de présence de Lotus en Bourse. En effet, celui qui a investi 33 euros en 1988 pour s’offrir une action du fabriquant de biscuits peut aujourd’hui la revendre pour… 5.450 euros ! Il ne s’agit de rien de moins que de la meilleure performance d’une action belge au cours du dernier quart de siècle. De quoi bien mériter le surnom officieux de ‘Apple de la Bourse de Bruxelles’.

Bras de fer en vue avec les détaillants ?

Cette croissance particulièrement impressionnante permet aujourd’hui à Lotus Bakeries de regarder droit dans les yeux les distributeurs, dans un contexte de hausse des coûts des matières premières et donc des prix de vente. Dans une interview accordée à De Tijd, le CEO Jan Boone n’a pas hésité à mettre en garde les chaînes de supermarchés : « Nous avons besoin de tarifs plus élevés pour maintenir nos marges bénéficiaires et pour investir. Si un client ne veut pas accepter les prix plus élevés, nous ne libérerons aucune capacité de production pour lui. » Le dirigeant a toutefois affirmé être déjà parvenu à un accord avec un certain nombre de ses clients. « Avec certains, les discussions sont plus difficiles qu'avec d'autres. Mais aucun de nos produits n'a encore été retiré des rayons. Nous nous adressons à tous nos clients de manière constructive. » Ces derniers mois, plusieurs conflits en matière de prix ont éclaté entre des distributeurs actifs en Belgique (Colruyt, Albert Heijn, Jumbo…) et de grands fournisseurs comme Nestlé ou Ferrero. Grâce à sa position de leader dans la catégorie biscuits et snacks, Lotus Bakeries dispose d’un argument de poids dans les négociations. Mais cela suffira-t-il en cas de véritable bras de fer ? L’année 2022 nous apportera sans doute la réponse à cette question…