Suite aux actions menées par le monde agricole la semaine dernière, notamment dans l'un des cinq centres de distribution de Lidl, la branche belge du discounter allemand a entamé des consultations avec les agriculteurs, a-t-elle fait savoir dans un communiqué publié mardi soir.

« Nous ne pouvons évidemment pas nous réjouir des actions menées par les agriculteurs vis-à-vis de notre centre de distribution, mais nous comprenons leur point de vue », assure Hendrik Van Wilderode, directeur des achats de Lidl Belgique, dans le communiqué publié par l’enseigne. « Ces derniers jours, nous avons discuté avec de nombreux agriculteurs en Flandre et en Wallonie. Il n'est pas normal que les agriculteurs, qui constituent le premier maillon de notre chaîne alimentaire, s'inquiètent de leur avenir pour de nombreuses raisons telles que les réglementations et les coûts d'investissement », a-t-il déploré. Si le discounter renvoie la balle dans le camp du gouvernement pour « résoudre ou ajuster » ces raisons, il estime néanmoins qu’il doit être possible de trouver des solutions afin qu'un prix « correct » soit payé à chaque maillon de la chaîne alimentaire. « Nous voulons prendre les devants », affirme Hendrik Van Wilderode. « Avec le secteur agricole, Comeos, l'industrie agroalimentaire et le gouvernement, nous rechercherons un mécanisme équitable pour l'ensemble du secteur. Nous ne sommes pas le plus grand acteur du marché, mais nous avons déjà pu démontrer que notre approche en chaîne courte fonctionne (...)  Nous avons également mis en place dans le passé un mécanisme, en collaboration avec le secteur porcin, pour augmenter le prix des porcs lorsque leur marché s'effondre. Ces expériences du secteur doivent être partagées et améliorées », conclut-il.

Le point sur l’approvisionnement des supermarchés

Lidl

Suite aux actions menées par les agriculteurs en colère la semaine dernière, des perturbations se faisaient toujours sentir ce mercredi dans les rayons des principales chaînes de supermarchés du pays, et notamment ceux de Lidl, dont un centre de distribution a été temporairement bloqué. « La situation se normalise pour les magasins desservis par le centre de Marche-en-Famenne », nous a toutefois assuré Julien Wathieu, porte-parole du discounter en Belgique. « Nous espérons désormais qu’un accord en faveur d’un mécanisme équitable pour l'ensemble du secteur pourra être trouvé entre les différents acteurs concernés. »

Colruyt

« Après le déblocage jeudi soir dernier de notre centre de distribution de Dassenveld (produits frais, NDLR) et vendredi en fin d’après-midi de ceux de Ghislenghien et Ollignies (produits secs, NDLR), nous avons tout mis en œuvre ces derniers jours, y compris durant le week-end, pour réapprovisionner nos  magasins », explique Hanne Poppe, porte-parole de Colruyt. « Nous prévoyons de rattraper le retard au cours des prochains jours pour un retour à la normale fixé à ce week-end. Concrètement, cela signifie qu'aujourd'hui, environ 1.000 camions seront envoyés vers nos 250 magasins Colruyt Meilleurs Prix, ce qui est comparable au nombre que nous traitons pendant la période des Fêtes de fin d’année. En temps normal, nous procédons à environ 800 livraisons par jour. »

Delhaize

Chez Delhaize aussi, les stigmates des perturbations de la semaine dernières sont encore visibles, en particulier en ce qui concerne les produits frais. « Il y a encore des rayons vides dans un certain nombre de nos magasins ce mercredi, mais nous tablons sur un retour à la normale dans tous nos points de vente d’ici vendredi, peut-être plus tôt selon les supermarchés », assure la porte-parole Karima Ghozzi. « Nous avons recommencé à livrer dès le week-end dernier, et ce à un rythme jusqu’à 10 fois supérieur à d’habitude. Nous avons également renforcé nos équipes en magasin, mais cela n’est évidemment possible que jusqu’à un certain point. »

Aldi

Du côté de chez Aldi aussi, on tente de mettre les bouchées doubles pour rattraper les retards. « Les actions de la semaine dernière ont naturellement eu un impact majeur sur notre logistique, et donc sur l'approvisionnement de nos magasins. Ces derniers jours, nous nous sommes efforcés de les réapprovisionner, même s'il est possible que tous les points de vente ne disposent pas encore de leurs stocks normaux », concède Dieter Snoeck, porte-parole de l'enseigne allemande en Belgique.

Carrefour

Chez Carrefour enfin, « tout est rentré dans l'ordre », nous assure la porte-parole Coralie Jacquemin.