Serait-ce la fin des offres 1+1 ou 1+2 gratuit au supermarché ? Par le biais d'une proposition de loi, la députée fédérale du CD&V Leen Dierick souhaite interdire les promotions choc pour les aliments frais. Elle peut compter sur le soutien du Boerenbond et de l'Unizo. "Mais les consommateurs doivent aussi se rendre compte que les promotions extrêmes sont mauvaises pour eux", déclare-t-elle à  Gondola.

Les supermarchés se livrent une concurrence féroce, ce qui conduit souvent à des promotions très fortes telles que 1+1, 1+2 ou 1+3 gratuit, même si ces dernières appartiennent désormais au passé, compte tenu du risque de se voir reprocher une vente à perte. Mais les promotions sont populaires. Une enquête de Gondola Academy menée auprès de 500 personnes montre que 26 % d'entre elles ont profité d'une promotion 1+1 au cours du mois écoulé. Ce sont les consommateurs âgés de 31 à 40 ans qui en profitent le plus : la moitié des personnes interrogées ont effectué un achat gratuit 1+1 au cours du mois écoulé ou ont changé de marque en raison d'une promotion. Les promotions fonctionnent bel et bien, mais pour Leen Dierick, députée CD&V, elles n'en sont pas moins problématiques. Surtout lorsqu'il s'agit de promotions extrêmes.

Où réside selon vous le problème?

Dans notre pays, il y a une concurrence féroce entre les supermarchés, souvent menée avec des promotions choc, telles que 1+1, 1+2 ou 1+3 gratuit. Les promotions mises en œuvre par les supermarchés entraînent une course vers le bas qui n'est pas viable pour beaucoup. Regardez la situation chez Delhaize : ils le sentent passer. Mais ce sont aussi les détaillants spécialisés, les boulangers et les petits épiciers qui sont les victimes. Ils ne peuvent pas rivaliser avec ce genre de promotions dures comme de la pierre et risquent de faire faillite. Par conséquent, à long terme, nous assistons à un brouillage de l'offre, ce qui n'est pas bon non plus pour les consommateurs.

Les agriculteurs sont également en difficulté, dites-vous.

Oui, parce qu'ils obtiennent moins de revenus en raison de la concurrence des prix. Ils méritent un prix équitable, mais ne l'obtiennent pas. Par conséquent, ils sont également moins en mesure d'investir dans l'agriculture durable et le bien-être animal. Ils sont aussicontraints d'utiliser des intrants moins chers, ce qui réduit la qualité des aliments. C'est là aussi une mauvaise affaire pour les consommateurs.

Avec une inflation élevée, de nombreux consommateurs ont aujourd'hui besoin de promotions et d'aliments abordables.

Je comprends que cela puisse leur sembler une mauvaise chose, mais ma proposition ne concerne que les aliments frais et uniquement les promotions à l'emporte-pièce. Les promotions ordinaires telles que 2+1 gratuit peuvent donc encore fonctionner. Pour nous, la limite est de 1+1 gratuit. Cela peut sembler une promotion acceptable, mais elle ouvre la porte à une spirale de promotions dans laquelle un supermarché va poursuivre la surenchère.

Les supermarchés supportent en grande partie eux-mêmes le coût des promotions, affirment-ils.

Il est vrai qu'ils supportent une partie des promotions parce qu'ils comptent sur elles pour attirer les clients, qui achètent ensuite d'autres produits dans leurs magasins. Mais ils font souvent pression sur les fournisseurs et les producteurs pour qu'ils baissent leurs prix. C'est d'ailleurs de cette manière que les grandes chaînes de distribution alimentaire évincent les petits acteurs du marché.

Pourquoi, au juste, faites-vous cette proposition aujourd'hui ?

Contrairement aux apparences, ce projet de loi n'a rien à voir avec l'actualité. J'y travaille depuis des mois. C'est une question qui est également d'actualité dans nos pays voisins, et ce pour de bonnes raisons. Les Pays-Bas y travaillent, la France dispose déjà d'une législation qui nous a quelque peu inspirés. Nous voulons également nous débarrasser des promotions encascade qui exercent une pression inutile sur les producteurs et les détaillants ordinaires.

Certains disent que si la pression promotionnelle est si forte, c'est parce qu'il y a trop de supermarchés.

C'est à d'autres de se pencher sur la question, je ne peux pas faire de commentaires à ce sujet. Avant tout, je pense que nous devons nous débarrasser des excès actuels.   

La conférence Shopper & Trade Marketing de Gondola aura lieu le jeudi 30 mai. Les résultats complets de l'enquête menée par Gondola Academy y seront présentés. Inscrivez-vous dès aujourd'hui !

 

Infos et inscription