Shelvin, officiellement lancé le 23 septembre dernier, est une application qui permet d’accélérer la distribution des nouveaux produits dans les magasins franchisés. Christophe Mangez, co-fondateur, nous éclaire sur sa conception et son fonctionnement.

En général, il faut plusieurs mois pour qu’un nouveau produit fasse son entrée en magasin. Un processus long et fastidieux pour des fournisseurs qui ne souhaitent qu’une chose : voir leurs produits débarquer en rayon le plus rapidement possible. Grâce à l’application Shelvin, cette durée d’attente a considérablement été réduite puisqu’en maximum deux semaines, les nouveaux produits peuvent être introduits au sein des enseignes. Christophe Mangez, ayant travaillé de nombreuses années dans le secteur de la consommation, et Guillaume Vankerbergen, spécialisé dans l’analyse des données et l’informatique, ont lancé leur start-up il y a six mois.

« Nous avons développé une application qui, le lundi matin, envoie une liste de nouveaux produits aux magasins. Cette liste reste en ligne deux semaines, jusqu’au dimanche de la semaine suivante », explique Christophe Mangez, co-fondateur de Shelvin. Les magasins ont alors jusqu’au dimanche de la deuxième semaine pour commander le produit à leur centrale en scannant le code-barres, le recevoir dans les deux jours et le mettre en rayon. Si, dans ce laps de temps, le produit est mis en rayon et que le magasin soumet une photo de l’article à l’application, ils recevront la somme d’argent affichée en haut à droite de l’application. Payer les franchisés lorsqu’ils introduisent un produit rapidement ? Une manière d’inciter les magasins à commander plus vite. « Sur l’application, on ne mentionne que les nouveaux produits des fournisseurs avec lesquels nous avons des accords. On ne prétend pas avoir l’ensemble des nouveaux produits pour l’instant », précise le co-fondateur.

Étude de terrain

Alors que Christophe Mangez travaille toujours chez son ancien employeur, avant le lancement de la plateforme, il expérimente déjà sur le terrain afin de trouver une solution à cette lenteur dans la distribution. « Chez Mars j’ai essayé, avec les outils internes, de trouver un moyen pour faire en sorte que les nouveaux produits soient présents partout rapidement. Mars était très ouvert pour ça, donc on a pu tester plusieurs choses. On n’a pas trouvé de solution, ça mettait quand même souvent trois à quatre mois. »

A partir de ces mêmes tests, il dresse le portrait des barrières qui sont une entrave à une distribution rapide. Des constatations qui lui serviront à lancer son application qui donne toute une série d’informations sur les produits disponibles : nom, photo, descriptif, référence, code-barres et unité de virement. Une volonté d’être le plus complet possible pour répondre à la demande. « Les magasins expliquaient qu’ils n’introduisaient pas les nouveaux produits principalement parce que l’information qu’ils reçoivent n’est pas toujours facile d’accès. Ils doivent aller chercher dans leur système et parfois l’information n’est même pas spécialement claire », explique Christophe Mangez. « Dans les tests qu’on avait fait, on avait fait livrer des cartons gratuits à tous les magasins. On a remarqué que malgré le fait de recevoir les produits gratuitement, quand ce ne sont pas eux qui les ont commandés, ils ne les introduisent pas forcément en rayon », ajoute-t-il en n’ayant toujours pas d’explication à donner au phénomène.

Un partenariat exclusif avec Carrefour Market

Pour l’instant, l’application n’est présente que chez Carrefour Market. « C’est un choix qu’on a fait. On veut d’abord se lancer à un endroit, bien le faire et puis aller ailleurs », témoigne Christophe Mangez en expliquant qu’ils seront présents chez Carrefour Express dès janvier et que d’autres collaborations pourront également bientôt voir le jour. Un lancement pour le moment très concluant, comme en témoignent les chiffres : « Chez Carrefour Market, il y a 319 magasins franchisés. En huit semaines, on a passé la barre des 200 utilisateurs, ce qui est déjà un très bon résultat parce qu’on en est au tout début. »

Pour le fournisseur, l’application permet, en plus de voir ses nouveaux produits rapidement mis en rayons, de savoir dans quels magasins il est nécessaire d’envoyer des représentants. « A la fin des deux semaines, on envoie un rapport qui montre au fournisseur tous les magasins qui ont le produit et tous ceux qui ne l’ont pas. Grâce à ce rapport, les fournisseurs vont pouvoir envoyer leurs représentants dans les magasins où ils ont le plus d’impact. On veut donc accélérer la distribution et être complémentaires par rapport aux représentants », explique Christophe Mangez. La seule obligation pour le magasin ? Garder le produit pour une durée minimum de trois mois.  « A priori s’il l’introduit et qu’il le garde trois mois, il devrait le garder par la suite », ajoute le co-fondateur.