Avec un chiffre d’affaires et une part de marché déclarée en hausse au premier semestre 2017/18, Colruyt, leader du marché belge, se porte bien. A cela près que ses bénéfices s’érodent en raison d’une concurrence toujours plus vive sur les prix.

Marges sous pression

Lidl, Aldi, Albert Heijn, … : il devient toujours plus compliqué pour le leader du marché d’ajuster ses prix localement, tant la concurrence vise des prix toujours plus bas via actions et promotions en tous genres. En conséquence, les bénéfices du groupe Colruyt s’érodent : il enregistre une marge bénéficiaire brute en diminution, passant de 26,2% à 25,7% et un résultat d’exploitation passant de 5,8% à 5,2% du chiffre d’affaires. Le bénéfice net diminue pour sa part de 3 millions d’euros, à 180 millions (soit 4% du chiffre d’affaires).

« Hors carburants, la marge bénéficiaire brute a connu une baisse de 33 points de base par rapport à l'exercice précédent en raison de l'intensification de la pression sur les prix et les promotions, de l’augmentation du nombre d’actions promotionnelles et de notre politique cohérente de réaction aux prix. L'enseigne Colruyt garantit à ses clients le meilleur prix pour chaque produit, à chaque instant. Par conséquent, de fortes hausses des prix d’achat pratiquées par les fournisseurs n'ont pu être répercutées que tardivement et de manière limitée » précise Colruyt.

Chiffre d’affaires et PDM en hausse

Pas question pour autant de modifier sa politique d’ajustement constants des prix, puisque celle-ci continue de porter ses fruits, notamment en matière de part de marché. Colruyt revendique ainsi une progression de 8 points de base de sa part de marché au cours du premier semestre, s’établissant ainsi à 31,89%.

Sans tenir compte de la vente de Pro à Pro, le groupe enregistre en outre un chiffre d’affaires en hausse de 3,7%, à 4,458 milliards d’euros. Hors carburants, le chiffre d’affaires progresse de 2,9%, « en raison de l’inflation des prix de vente, de l’extension de la superficie de vente et de la croissance organique », explique le retailer.

Food retail

En n’observant plus que le secteur du retail (Colruyt, OKay, Cru, Bio-Planet, Dreamland, Dreambaby et online), le chiffre d’affaires progresse de 3,2%, à 3,683 millions d’euros (82,6% du CA consolidé). « Le marché belge de détail a connu une intensification de la lutte des prix et des promotions, de même que des mois d’été moins favorables, par rapport au premier semestre de l'exercice précédent. Les accises sur les boissons alcoolisées ayant augmenté, les achats frontaliers continuent à gagner en importance. Quant à la quote-part des marques propres, elle a enregistré une hausse en raison des prix plus élevés des marques nationales et des achats réfléchis des clients » précise Colruyt.

Plus précisément encore, les magasins Colruyt en Belgique et au Luxembourg ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 1,9%. Au cours du premier semestre, 7 magasins ont été transformés et dotés du nouveau concept, et 29 magasins ont adopté le nouveau look&feel. Colruyt poursuit donc ses investissements dans ce cadre. Mais c’est chez OKay, Bio-Planet et Cru que l’on observe la plus belle croissance de chiffre d’affaires. Les trois formules enregistre un CA en hausse de 7%, porté par de nouvelles ouvertures de magasins, l’afflux de nouveaux clients et l’inflation des prix de vente.

En France, les magasins Colruyt font encore mieux, avec une croissance de 9,7% du chiffre d’affaires (hors carburants). « Le succès des magasins Colruyt en France s'explique par des investissements continus dans le positionnement en matière de prix et la modernisation du réseau de magasins. Nos clients apprécient le nouveau concept de magasin, la promesse de la marque « Tout simplement l’essentiel » ainsi que la stratégie des meilleurs prix. Dès lors, Colruyt Group poursuivra de manière soutenue ses investissements dans les activités de commerce de détail en France » précise le groupe.

Non-Food

Le chiffre d'affaires commun de Dreamland et Dreambaby a enregistré une hausse de 7,3% par rapport à l'exercice précédent en raison de l'effet calendrier (Pâques) et de la météo printanière favorables. La croissance a été en partie neutralisée par la poursuite du glissement vers les ventes en ligne.

Commerce de gros et foodservice

Abstraction faite de la vente de Pro à Pro, le chiffre d'affaires du secteur du commerce de gros et foodservice a progressé de 1,6% pour atteindre 463 millions d’euros, soit 10,4% du chiffre d'affaires consolidé du groupe en 2017/18.

Le chiffre d'affaires du commerce de gros a connu une hausse de 0,9% pour atteindre 391 millions d’euros. Ce chiffre d’affaires comprend les livraisons à des indépendants en Belgique (Retail Partners Colruyt Group) et en France (Coccinelle, CocciMarket et Panier Sympa).

Prévisions

Colruyt s’attend à la poursuite de la compétitivité du marché retail et ne prévoit pas d’amélioration significative du climat économique pour le consommateur belge et français.Le groupe souhaite mettre tout en oeuvre pour que le résultat net de l’ensemble de l’exercice soit aussi proche que possible du résultat net comparable de l’exercice précédent (348 millions d’euros).