Le Brexit inquiète de nombreuses entreprises, en particulier les entreprises alimentaires qui suivent avec appréhension l’évolution de la situation outre-Manche. On les comprend sans peine.  

A peine 50 kilomètres séparent la Grande-Bretagne du continent. A peu près la même distance qu’entre Gand ou Charleroi et Bruxelles. Mais si cela ne dépendait que de Boris Johnson, cette distance deviendrait bien plus grande encore, tant sur le plan de l’économie que sur celui de la mentalité. Et elle sera d’autant plus grande si nous devions être confronté à un Brexit dur, un scénario qui prend de plus en plus consistance au fil du temps qui passe. Ce scénario impliquera le rétablissement des droits de douane puisque, le Royaume-Uni n’appartenant plus à l’Union européenne, il devra se conformer aux règles de l’Organisation mondiale du commerce. En conséquence, le prix des produits britanniques – gin, marmelade ou cheddar – augmentera sérieusement. La faiblesse de la livre sterling compensera quelque peu ce renchérissement, mais pas totalement. Pour les Britanniques eux-mêmes, la facture risque d’être plus salée encore car ils importent beaucoup en provenance du continent : le prix des produits alimentaires, des médicaments et de bien d’autres produits risquent d’exploser. Et c’est sans compter avec les problèmes d’approvisionnement : tout devant désormais passer par les douanes, on imagine les interminables files d’attente à la frontière...