Les syndicats bloquent aujourd'hui la centrale logistique d’Intermarché à Villers-le-Bouillet suite au conseil d’entreprise (CE) peu fructueux hier. La CNE prévoit de passer la nuit sur le site et de poursuivre l’action demain encore.

Selon la CNE, le conseil d’entreprise s'est soldé par un échec. Comme l'intention est bien que les magasins de Mestdagh passent au système d'exploitants indépendants qui prévaut chez Intermarché, l'organisation syndicale souhaite plus de clarté sur les conditions des employés. "Nous savons très bien que la Convention Collective de Travail 32bis (CCT) garantit un transfert des conditions de travail, mais nous demandons une liste claire et bétonnée les confirmant. Que se passera-t-il pour le travailleur quand il passera en individuel ?", nous explique Catherine Roisin, en ajoutant qu' aucune réponse satisfaisante ne leur est parvenue.

Au-delà de ce blocage qui pourrait se poursuivre demain, la CNE dit ne pas avoir prévu de prochaines actions. Début février, au moins 45 magasins Intermarché by Mestdagh avaient fermé les portes pendant trois jours. Les demandes étaient les mêmes : des garanties individuelles et collectives pour les employés basculant dans le système de franchise, et des accords concrets pour ceux souhaitant quitter le système.

Changement de stratégie

En bloquant le dépôt de Villers-le-Bouillet, et plus seulement des magasins récemment transférés à Intermarché ou le dépôt Mestdagh de Gosselies, les syndicats déplacent la pression vers une autre cible : c'est l'approvisionnement des Intermarché "historiques" qui est menacé, des magasins indépendants où les syndicats disposent d'une représentation bien moindre. Dans cette mesure, le passage du modèle intégré de Mestdagh au modèle d'affiliation propre à Intemarché, n'a bien entendu rien pour leur plaire. Il semble pourtant inévitable dans cette opération de rachat, même si une assez longue phase de transition sera nécessaire pour harmoniser les systèmes ou assortiments et identifier des candidats exploitants indépendants.

Dans une lettre aux employés, Intermarché précise : "Nous avons rappelé que cette CCT ne peut pas être dénoncée, à part par les organisations syndicales et la FEB. La seule possibilité de modification de ces conditions de travail serait la conclusion d’un avenant individuel au contrat de travail, qui nécessiterait le consentement individuel de chaque travailleur. Lors de la réunion, la direction s’est dit prête à aller plus loin en rédigeant à l’intention des partenaires sociaux une note explicite reprenant les références légales et le détails des conditions transférées et des garanties."

En ce qui concerne les départs volontaires, Intermarché dit être ouvert à la demande des organisations syndicales. L’entreprise s’engage à communiquer aux partenaires sociaux des précisions sur les critères et les conditions de départ au plus vite. Elle proposera ensuite une nouvelle date de réunion aux syndicats.