Franchise Jan Peeters (Albert Heijn): “Un nouveau gouvernement, c'est peut-être l'arrivée de nouvelles mesures”
Emy Elleboog
Jan Peeters dirige Peeters-Govers, le principal partenaire franchisé d'Albert Heijn en Belgique, depuis 2012. Le 12 septembre, il débattra avec Antoine Florival d'Intermarché lors d'une session de la Gondola Society à ne pas manquer. Nous lui avons déjà soumis quelques questions en avant-première.
Une grande vague de franchisation a récemment animé le marché. Cela a-t-il eu un impact sur vos supermarchés ?
Auparavant, nous étions ouverts le dimanche, alors que beaucoup d'autres magasins ne l'étaient pas. Aujourd'hui, un grand nombre de magasins sont également ouverts le dimanche. Si les gens trouvent à proximité un magasin dont l'entrepreneur est passionné et qui est ouvert le dimanche, cela peut nous coûter un peu de chiffre d'affaires. Sinon, notre formule est suffisamment puissante pour ne pas en subir trop d’effets.
Comment cette ouverture dominicale se compare-t-elle aux autres jours ?
En pourcentage, le dimanche représente une part assez faible de notre chiffre d'affaires hebdomadaire. La force de notre formule se révèle surtout en semaine. Les gens comptent sur nous pour leurs achats quotidiens, et pas seulement pour la commodité d'être ouverts le dimanche.
Voyez-vous l'avenir de manière positive ?
Plutôt neutre. Je pense que tout continuera à peu près au même rythme. Nous voyons une évolution douce vers les MDD, ce qui n'est pas forcément mauvais pour nous non plus. Cela donne des opportunités au facteur distinctif de l’enseigne. Nous ne voyons pas l'économie se détériorer de manière spectaculaire. Nous ne voyons pas vraiment les consommateurs modifier leur comportement d'achat. Dans l'ensemble, la situation est stable.
Quelles sont les opportunités et les défis ?
Il existe sans aucun doute des possibilités de croissance si nous obtenons les autorisations nécessaires, mais c'est précisément là que réside le défi. Les politiques d'octroi de permis deviennent de plus en plus difficiles, tant pour l'agrandissement des magasins que pour l'ouverture de nouvelles succursales. Les municipalités examinent les concurrents déjà présents de manière assez étroite sur le plan géographique et jouent un peu au juge. Si les citoyens avaient leur mot à dire, nous pourrions nous implanter dans de nombreux nouveaux endroits. Nous sommes inondés de demandes d'ouverture de nouveaux magasins.
Parmi les autres défis, il y a la menace possible pesant sur les conventions de travail indispensables pour soutenir le modèle de la franchise, et un nouveau durcissement des règles sociales, alors que nous sommes déjà au sommet en Europe. Aujourd'hui, nous disposons encore d'un cadre viable. Mais un nouveau gouvernement arrive et il faut s'attendre à de lourdes réformes. Aujourd'hui, celles-ci semblent encore aller dans le sens de la consolidation d'un bon marché du travail, de l'amélioration de l'employabilité des salariés. En soi, ce n'est pas si mal, mais pour savoir ce qu’il en sortira, c'est encore la bouteille à encre. Quoi qu'il en soit, nous espérons obtenir la liberté et la flexibilité nécessaires pour conserver notre personnel.
Les ventes en ligne vous jouent-elles des tours ?
Il y a quelques années, j'aurais qualifié le commerce en ligne de défi, mais aujourd'hui, je le vois plutôt comme une valeur ajoutée et une fertilisation croisée. Depuis qu'Albert Heijn a commencé à vendre en ligne, nos chiffres n'ont fait que croître. Grâce à cette stratégie multicanal, nous sommes de plus en plus au cœur des consommateurs.
Un partenariat avec des marques peut-il accroître la pertinence de vos magasins ?
Pour nous, ce n'est ni facile ni vraiment souhaitable. Nous disposons d'un «replenishmentsystem» incroyablement performant et efficace. Nos processus sont d'une solidité phénoménale. L'établissement de partenariats avec des marques de notre propre initiative, en termes de produits ou de présentoirs supplémentaires, va compliquer l'opération et pourrait nuire à la disponibilité pour les clients. Il s'agit d'une franchise dure, pas d'une franchise souple. Nous dépendons entièrement de la centrale. De nombreuses initiatives propres perturberaient le système.
Qu'est-ce qui vous empêche de dormir ?
D'un point de vue personnel, je me pose des questions telles que : « Qu'est-ce qui est suffisant ? Qu'est-ce qui est suffisant et combien de temps pouvez-vous continuer à vous soucier suffisamment de votre entreprise ? Il s'agit alors de moi en tant qu'entrepreneur. Au niveau de l'entreprise, l'emploi me préoccupe plutôt. Ces dernières années, nous avons énormément investi dans la coopération avec les écoles, avec les agences, avec tous les groupes défavorisés qui sont éloignés du marché du travail. Nous devons absolument être en mesure de maintenir cet engagement flexible des employés. Si nous n'avons plus cela en tant que franchisé, je ne sais pas s'il y a un avenir.
Pourquoi les gens devraient-ils assister au débat ?
Au grand bonheur de certains et à la frustration d'autres, je dis toujours ce que je pense. Nous représentons une part importante du chiffre d'affaires, nous avons de nombreux magasins dans le cadre d'une formule solide qui fonctionne très bien. Combinez cela avec un entrepreneur qui parle de façon spontanée et vous avez la garantie d'un débat passionnant.
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Envie de suivre le débat sur la franchise entre Jan Peeters et Antoine Florival ? Inscrivez-vous maintenant à l'événement organisé par Gondola Society le 12 septembre.