La crise qui perdure modifie substantiellement les comportements des consommateurs. C'est ce qui ressort de l'étude de L'Observatoire Cetelem 2013, menée dans 12 pays européens. Les Européens semblent réservés, voire même déprimés. 6 consommateurs sur 10 déclarent en effet ne pas avoir les moyens de consommer. En Belgique, seuls 44% des personnes sondées estiment avoir les moyens de consommer. Les plus optimistes semblent être les allemands.

En attendant de meilleurs jours, les Européens se serrent la ceinture. 87% d'entre eux souhaiteraient en effet limiter leurs dépenses. Néanmoins, quatre postes de dépense semblent épargné par ces économies: l'alimentation, la santé, les transports et les télécoms.

L'entraide et l'échange gagnent du terrainLes comportements de consommation changent. L'entraide intéresse ainsi un Européen sur deux, principalement en Italie et en Hongrie. L'échange de services et le partage sont souvent évoqués pour consommer différemment. 19% des Polonais se disent prêts à partager leur téléviseur. Le DIY connaît également un engouement sans précédent et sans frontières: en cuisine (93%), en bricolage (77%), en réparations (64%) ou encore en couture (52%). En Belgique, 47% de la population devrait faire appel à l'échange ou à l'entraide dans les années à venir.

En Belgique, l'économie est un acte choisi44% des Européens acceptent cette situation et considèrent que réduire ses dépenses est une habitude quotidienne. Pour beaucoup, particulièrement en Belgique (60%), il s'agit là d'un acte choisi et non subi. En Europe, 93% sont à la recherche du meilleur rapport qualité/prix et 82% sont en quête, avant toute chose, du prix le plus bas.

Les marques A et marques de distributeurEn Belgique, les consommateurs semblent plus sceptiques, comparativement aux autres Européens, quant aux marque A. En priorité, il leur faut relever le défi des marques distributeurs qui non seulement proposent des prix bas mais savent désormais s’adapter aux attentes et aux envies des consommateurs. Autre concurrence majeure, celle des magasins hard discount, parfaitement intégrés dans le paysage consumériste – particulièrement en Allemagne, au Portugal et en Pologne – et plébiscités quelles que soient les origines sociales des consommateurs. Pour autant, la dimension financière ne résume pas à elle seule les actes d’achat à venir. Au fil des années, les consommateurs ont pleinement compris le sens exact de l’épicurisme qui conjugue frugalité et plaisir. 61 % sont ainsi prêts à acheter moins pour consommer mieux.

L'ère InternetInternet augure également des changements radicaux de comportement s'opérant à une vitesse fulgurante. L'outil est avant tout vanté comme une source incomparable d'information pour effectuer le meilleur achat possible. 78% des Européens utilisent ainsi, en amont de leurs achats, des comparateurs de prix tandis que 88% se disent prêts à le faire. 40% des Européens pratiquent en outre les achats groupés pour obtenir les meilleurs prix. Le seconde-main connaît lui aussi une seconde vie sur internet, et ce surtout en fin et début d'année pour revendre les cadeaux non désirés... Enfin, autre forme d'utilisation de l'outil Internet: Le drive est envisagé par 43% des consommateurs. Mais si les Européens sont en règle générale favorable à l'utilisation d'un smartphone pour réaliser des achats, l'idée semble toujours rebuter les Belges et Français.

Quelques chiffres:

  • 3,6/10, c'est la note moyenne que les Européens attribuent à la situation générale de leur pays en 2013. En Belgique, elle est de 4,7/10. En Allemagne: 5,9/10.
  • 4,7/10, c'est la note que les Européens attribuent à leur situation personnelle en 2013. En Belgique, elle est de 5,8/10.
  • 71% des consommateurs européens n'ont pas les moyens de consommer comme ils le souhaiteraient. 56% en Belgique.
  • 34% des Européens augmenteront leurs dépenses en 2013 (54% en 2012). En Belgique, ils sont 23%.