Le numéro deux du marché belge des paiements, CCV, a obtenu une licence pour le traitement des transactions Bancontact. Ce faisant, CCV entre, dès aujourd’hui, en concurrence directe avec Worldline, le leader du marché.

Les paiements Bancontact ont le vent en poupe. En 2016, ils ont représenté 1,39 milliard de transaction : 1,35 milliard en magasin, 37,8 millions online et 3,5 millions via l’application. Au premier semestre 2017, Bancontact a enregistré une hausse de 6,24% des transactions. Jusque-là, les clients de CCV pouvaient déjà accepter les transactions Bancontact, mais l’entreprise confiait le traitement à Wordline. En obtenant sa licence de traitement des transactions Bancontact, CCV s’affranchit donc de ce tiers et devient même son concurrent direct.

 

Suppression des frais d’abonnement

En traitant lui-même les transactions, il est désormais possible à CCV de proposer une offre adaptée à chaque client (offline et online). La société en profite d’ailleurs pour supprimer les frais d’abonnement pour Bancontact comme pour ses autres produits.

CCV prend en outre de l’avance sur la législation européenne. En février de l’année prochaine, aucun frais de pourra plus être demandés aux consommateurs pour le paiement Bancontact de petits montants. 

« Pour l’instant, ceci est pour nous un investissement. Nous entendons faire des bénéfices sur d’autres services. Nous avons pour projet par exemple de créer une plateforme e-commerce gratuite pour les plus petits commerces qui n’ont pas encore eu l’opportunité de se lancer dans l’aventure » précise Dimitri Beck, CEO de CCV Belgique. Si la société s’adressera toujours aux petits commerces, elle entend aussi se développer auprès des plus grands, avec lesquels elle espère collaborer en vue de développer de nouvelles solutions de paiement.

 

Une concurrence bénéfique pour le marché

« L’ouverture du marché nous offre non seulement davantage de liberté, mais aussi d’opportunités. Nous entendons, en tant qu’alternative à Worldline, travailler ensemble à l’innovation. Jusque-là, nous dépendions d’un tiers en la matière. Et si ce tiers n’est pas prêt, la situation est bloquée. Ce fut le cas par exemple des paiements sans contact. KBC aurait voulu mettre en circulation plus tôt ses premières cartes sans contact, mais le leader du marché des paiements n’était alors pas encore prêt » explique Dimitri Beck.

Celui-ci juge important que les commerçants aient le choix entre différents fournisseurs. « Une économie n’est saine que s’il y règne une bonne dose de concurrence. Cette dernière garde tout le monde alerte et ne peut qu’être bénéfique à la qualité et au service des paiements électroniques », souligne-t-il.

Côté consommateur final, l’ouverture du marché se traduira, selon CCV, par la fin des frais supplémentaires en cas de petits achats, mais aussi, le développement d’une société cashless et de nouvelles solutions de paiement (comme le sans contact via smartphone).

Hors Belgique

« Nous souhaitons accélérer la croissance de Bancontact dans de nouveaux segments et marchés. A l’origine, CCV est une entreprise hollandaise. Nous disposons d’une part de marché de 50% au Benelux + Pays-Bas, mais souhaitons étendre, avec Bancontact, notre portée aux marchés voisins comme la France, faisant ainsi de Bancontact une alternative à Maestro » poursuit le CEO de CCV.