C’est en toute discrétion et de façon assez inattendue que le premier magasin belge du discounter russe Mere a ouvert ses portes hier à Opwijk. Une ouverture mal perçue par certains, en raison de la guerre en Ukraine.

La guerre en Ukraine et des négociations difficiles avec les fournisseurs invitaient pas mal d’acteurs du retail à envisager l'ouverture de magasins belges du discounter russe avec scepticisme. Mais hier, le premier magasin belge a bel et bien ouvert ses portes sur la chaussée de Vilvorde à Opwijk. Sans tambours ni fanfares, à la demande du conseil communal. La chaîne de supermarchés russe voulait ouvrir plus tôt, pendant les vacances de Pâques, mais les autorités locales ont estimé que ce n'était pas opportun, avec la guerre en Ukraine dominant l'actualité, et l’arrivée de nombreux réfugiés ukrainiens dans notre pays. Le conseil communal d'Opwijk a fait savoir qu'il ne se réjouissait pas de cette ouverture, mais qu'il ne pouvait rien faire pour l'empêcher. Le permis avait déjà été accordé au printemps de l'année dernière, avant le début de la guerre en Ukraine.

20% moins cher

Mere est un discounter qui prétend offrir des produits 20% moins chers que ceux que l'on trouve chez Lidl ou Aldi, ce qui pourrait être un atout important par les temps qui courent. Dans les circonstances économiques actuelles, avec un sursaut d’inflation élevé, il est possible que les consommateurs s’intéressent à un supermarché très bon marché. Reste à savoir si la gamme est suffisamment large pour séduire les consommateurs. Lors d'une visite à Mere à Homburg, en Allemagne, Gondola a constaté que l'offre était limitée et pas du tout suffisante pour couvrir toutes les unités de besoin. On peut également se demander si la qualité des produits souvent issus de l'Europe de l'Est est suffisante. Les consommateurs belges sont plutôt gâtés à cet égard.

Dix magasins prévus en Belgique

L'ouverture du premier magasin en Belgique a été retardée de neuf mois. L'un des obstacles à son arrivée était que Mere a des exigences lourdes envers les fournisseurs : ils sont tenus de livrer directement les marchandises aux différents magasins et ne sont payés que pour ce qui est effectivement vendu. Au départ, Mere avait l'intention d'ouvrir trois magasins en Belgique, mais à terme, elle devait en ouvrir dix. Au début de l'année, la ville de Couvin a refusé le permis, officiellement pour non-respect de la procédure administrative, mais la guerre en Ukraine a été évoquée comme une raison plus probable. La situation n'est pas claire en ce qui concerne une éventuelle ouverture à Flémalle, où la troisième filiale est prévue.