L'inflation a atteint 9,65% dans notre pays, soit son plus haut niveau depuis près de 40 ans. Et l’alimentation y est pour beaucoup.

L'inflation a culminé à 9,65% en juin, le chiffre le plus élevé depuis octobre 1982. L'alimentation y est d’ailleurs pour beaucoup puisque les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 8,44% au cours du mois écoulé, contre 6,32% en mai. Le pain et les céréales arborent un taux d'inflation de 10,6%. En effet, environ 20 millions de tonnes de céréales sont actuellement stockées en Ukraine en raison du blocus de la mer Noire par la Russie. L'Ukraine est également l'un des plus grands producteurs d'huile de tournesol au monde, ce qui se reflète dans l'inflation des huiles végétales, établie à 20% en juin.

La question est de savoir si nous avons déjà atteint le pic. Selon certains, les prix de l'énergie n'augmenteront plus dans les mois à venir et pourraient même baisser, ce qui aurait bien évidemment un effet positif sur l'inflation. Un scénario tel qu'envisagé par la Banque nationale : l'institution prévoit en effet une baisse de l'inflation à 2,6% en moyenne l'année prochaine. D'autres ne sont pas aussi optimistes et prévoient que l’inflation se maintiendra à un niveau élevé. La Banque des règlements internationaux (BRI), par exemple, craint que l'inflation ne devienne permanente. La hausse de l'inflation n'affecte pas toujours les consommateurs, explique Pierre-Alexandre Billiet, CEO de Gondola. « Aujourd'hui, il y a beaucoup de produits dans les rayons sur lesquels l'inflation n'a pas encore eu un impact à 100%. Mais ça ne va pas tarder. En tant que consommateur, il est actuellement possible de se procurer certaines choses un peu moins chère parce que l'inflation arrive avec un peu de retard. Mais on va très vite s’en apercevoir en magasin et ce sera le cas pendant un bon moment. »