Les ménages belges ont eu plus de mal à faire face aux dépenses de 2021 qu’à celles de l’année précédente. C’est en tout cas ce que démontre le dernier sondage annuel de Test-Achats, effectué sur un échantillon représentatif de quelque 4.000 belges.

En 2021, Test-Achats a enregistré une diminution du pouvoir d’achats des belges. En cause ? Une combinaison de plusieurs facteurs, à savoir : l’arrivée de la pandémie, la flambée des coûts de l’énergie ainsi qu’une forte inflation (de + 0,26% en janvier à + 5,71% en décembre 2021). « Depuis sa création en 2018, le baromètre des consommateurs n’avait cessé de grimper : de 50,8 en 2018 à 56,1 en 2020. En 2021, il s’affiche pour la première fois à la baisse et atteint 53,7. Le sondage réalisé en décembre montre donc que l’année dernière, les ménages ont plus difficilement payé leurs produits et services qu’en 2020 », peut-on lire du côté de l’association des consommateurs. En ce qui concerne l’impact Covid, le baromètre estime que 8% des ménages ont subi une perte importante de leurs revenus l’année dernière, et 16% ont été impactés plus légèrement (perte inférieure à 25%). Les conséquences sont multiples et impactent directement les ménages, qui sont de plus en plus en difficulté financière. La proportion de ménages ayant de graves problèmes financiers passe de 3,3% à 4,7%, ce qui représente une hausse d'environ 50% et concernerait près d’un ménage sur 20 en Belgique. Le constat demeure :  les parents isolés avec enfants et les très grandes familles sont ceux dont l’indice reste le plus faible. Entre 2020 et 2021, l’indice a particulièrement chuté pour les jeunes vivant seuls (- 5 points). Une situation qui impacte bien évidemment aussi la possibilité d’épargner, logiquement plus faible en 2021. A noter que le pouvoir d'achat est plus élevé dans le Brabant flamand, suivi de la Flandre occidentale et de la Flandre orientale. Liège, Namur et le Hainaut se situent au bas de l'échelle.

Nouvel accord gouvernemental

Les plus fortes augmentations en un an concernent la mobilité (+ 7%), le logement (+ 2%) et l’alimentation (+ 2%). « Dans le domaine ‘logement’, ce sont les postes de l’électricité, du gaz et de l’eau (+ 8%) qui accusent la plus forte augmentation, suivis du mazout (+ 4%). Les résultats de notre sondage pour l’année 2021 sont d’autant plus inquiétants que la situation s’est fortement détériorée depuis fin 2021 » commente Julie Frère, porte-parole de Test Achats. Un nouvel accord de gouvernement a entre-temps été trouvé hier soir (14 mars) afin de soulager le budget des ménages. La baisse de la TVA de 21 à 6% sur l’électricité a été prolongée jusqu’au 30 septembre 2022 tandis qu’elle a également été décidée pour le gaz. A cela, s’ajoutent une réduction de 200 euros pour les ménages qui se chauffent au mazout et la prolongation du tarif social élargi jusqu’au 30 septembre. Pour les carburants, le gouvernement a décidé d’une réduction des accises de 0.175 euro par litre.

« Ce ‘paquet énergie’ soulagera à court terme le budget des familles, c’est certainement un point positif. En revanche, nous déplorons que la baisse de la TVA sur le gaz n’intervienne que maintenant. Nous la demandons depuis septembre 2021, sachant que 80% de la consommation de gaz a lieu de début octobre à fin mars, et seule 17% a lieu entre début avril et fin septembre » réagit Julie Frère. « Autrement dit, la mesure sera d’application au moment où les ménages qui se chauffent au gaz commenceront à éteindre leur chaudière ». A côté des mesures urgentes, il est indispensable de mettre en place des mesures structurelles, au niveau européen et belge. « La reprise économique post-Covid suivie de la crise en Ukraine montre combien notre système est dépendant et fragile, et avec quelle rapidité il peut jeter un nombre considérable de ménages dans la précarité. L’expérience récente nous a montré que le marché pouvait s’emballer en trois mois, obligeant le gouvernement a appliquer des emplâtres dans l’urgence. Or, nous parlons bien d’énergie, un produit de première nécessité qui doit impérativement rester accessible à tous, à un prix équitable », conclut la porte-parole.