Le gouvernement fédéral réunit une taskforce pour éviter les rayons vides dans les supermarchés, face aux craintes que la guerre en Ukraine puisse en susciter.

La Fédération de l'industrie alimentaire belge Fevia a averti hier que le risque de rayons vides dans les supermarchés est imminent si rien n'est fait pour y remédier. Le gouvernement fédéral veut l’éviter et crée une taskforce "agroalimentaire" chargé d'examiner ce qui peut être fait pour éviter les pénuries dans les magasins. "Nous sommes proches du terrain et suivons la situation quotidiennement", déclare le ministre de l'Économie Pierre-Yves Dermagne (PS). Elle touche des questions concrètes, telles que les étiquettes affichant la composition de nos aliments. Les producteurs de frites surgelées ou de mayonnaise peuvent utiliser de l'huile d'arachide comme alternative à l'huile de tournesol en provenance d'Ukraine, mais ceci ne correspondrait pas aux ingrédients figurant sur le pot de mayonnaise. Cette situation appelle temporairement une application plus souple des règles, plaide Fevia. C'est pourquoi la secrétaire d'État Eva De Bleeker (Open Vld) invite désormais l'inspection économique de faire preuve de souplesse en matière d'étiquettes.

De son côté, Unizo souhaite voir apparaître un modèle pour calculer les prix corrigés. "Dans la filière alimentaire, c'est désormais le producteur qui paie le surcoût, mais les grandes enseignes refusent catégoriquement de répercuter celui-ci", explique Danny Van Assche. "L'autorité belge de la concurrence devrait se demander si les grands acteurs de l'agroalimentaire n'abusent pas de leur position de dépendance économique."