Les consommateurs belges ont dépensé un peu moins de 3 milliards d'euros en ligne au premier trimestre 2019 (2,95 milliards d'euros). C'est 8 % de plus qu'il y a un an. Mais alors que les ventes de progressaient fortement en Flandre, elle ont connu une tendance inverse en Wallonie et à Bruxelles : les ventes en ligne y ont sensiblement baissé.

C'est ce que montrent les derniers chiffres du BeCommerce Market Monitor en collaboration avec GfK.

En Flandre, le chiffre d’affaires de l’e-commerce B2C a progressé de pas moins de 17% à 1,92 milliard d'euros. En Wallonie, en revanche, il a reculé de 62 millions d'euros, soit 6 %, à 1,03 milliard d'euros. Selon GfK, la baisse est principalement due aux catégories mode (-16 millions ou -12%), assurances (-10 millions ou -23%), télécoms (-10 millions ou -24%) et surtout à la catégorie 'autres produits' (-28 millions ou -49%).

La baisse du chiffre d'affaires en Wallonie/Bruxelles au premier trimestre n'est pas un incident de parcours. La dynamique du marché en ligne s'y affaiblit depuis quelque temps déjà. Alors qu'au premier trimestre 2018, le chiffre d'affaires progressait encore de 11% par rapport à l'année précédente, la hausse n’était plus que de 3% au deuxième trimestre et de 2% au troisième trimestre. Au quatrième trimestre de l'année dernière, le chiffre d'affaires a baissé pour la première fois, de 3%.

Sofie Geeroms, directrice de BeCommerce, ne peut expliquer cette rupture de tendance. "Elle nous intrigue aussi. Une réponse possible est le fait que la concurrence croissante des Pays-Bas en Flandre a réveillé les entreprises flamandes ces dernières années, ce qui a donné lieu un marché plus dynamique. En Wallonie, la concurrence étrangère est moins présente, ce qui peut influencer la dynamique du marché. Amazon.fr ne joue pas vraiment sur le marché wallon et le français Cdiscount ou le néerlandais Coolblue ne se sont tournés tourné vers la Belgique francophone qu'à la fin de l'année dernière. Nous sommes donc curieux de connaître l'évolution du chiffre d'affaires au deuxième trimestre".

Les produits croissent un peu plus que les services

Retour aux chiffres 'belges'. Les dépenses en ligne restent principalement consacrées aux services : les services ont atteint un chiffre d’affaires de 1,68 milliard d'euros (+7,4%) et les produits 1,27 milliard d'euros (+9,1%). Le rapport entre les deux reste inchangé : 57% du chiffre d'affaires a été réalisé dans les services et 43% dans les produits, tout comme un an auparavant.

Le Top 3 des dépenses se compose, comme au cours de deux dernières années, des "billets d'avion et hébergement" (non compris dans le forfait), des tickets d'attractions et d'événements et des voyages (à forfait). Parmi les produits, la catégorie "Santé & Beauté" connaît la plus forte croissance pour le troisième trimestre consécutif (+47% par rapport au T1 2018).

Forte croissance du nombre d'achats

Une évolution frappante est celle du nombre d'achats, qui est en plus forte croissance en Belgique que le chiffre d’affaires. Ici, par contre, il y a une nette différence entre les produits et les services. Au total, 27,1 millions d'achats en ligne ont été effectués, soit 18,1 % de plus qu’au premier trimestre 2018. Cette croissance n'est due qu'aux produits : le nombre d'achats a augmenté de 25,9 % à 21,1 millions, tandis que le nombre d'achats de services a diminué de 3,0 % à 6,0 millions.

Comme le nombre total d'achats a augmenté plus fortement que le chiffre d'affaires total, la valeur moyenne d'un achat en ligne en Belgique a diminué de 8% par rapport au premier trimestre 2018, à 109 euros. Cependant, il est difficile de voir une tendance dans ce domaine : la valeur moyenne d'un achat varie constamment d’un trimestre à l’autre. Par exemple, au deuxième trimestre de 2018, elle était de 121 euros et au quatrième trimestre 2018, de ‘seulement’ 95 euros.