La start-up française Graapz s’est fixé pour mission de lutter contre le gaspillage alimentaire. Elle a à cette fin développé une plate-forme de vente hebdomadaire de paniers remplis de fruits et légumes invendus provenant des commerces de proximité. Elle entend ainsi non seulement revaloriser les produits ‘moches’, mais aussi créer du lien entre les clients et les commerçants locaux.

Chaque seconde, pas moins de 41 200 kg de nourriture sont gaspillés dans le monde. En Belgique, cela représente chaque année quelque 3,6 millions de tonnes de produits invendus, dont environ la moitié de fruits et légumes. Soit une perte sèche de 1,4 milliard d’euros. Et c’est sans parler des répercussions de tout ce gâchis sur l’environnement, telles que les rejets inutiles de CO2 par les camions transportant les produits, le gaspillage d’eau, etc.

Bien décidés à s’attaquer à la problématique du gaspillage alimentaire, Alexandre Durand, biologiste, et Florence Durillon, ingénieure agronome, ont fondé la start-up Graapz en France en juillet 2017. Par le biais de cette plate-forme, ils proposent avec l’aide des commerçants de quartier des paniers de 3 kg de fruits et légumes invendus à prix avantageux. Ces produits ‘moches’ ne trouvent pas preneur en raison de leur aspect hors norme (trop gros ou trop petit, trop épais ou trop fin…).

Grâce à ce service, les entrepreneurs ne souhaitent pas seulement revaloriser les fruits et légumes ‘moches’ invendus, mais aussi sensibiliser les consommateurs au fait qu’une gestion plus réfléchie de leurs achats peut bel et bien avoir un impact positif sur l’environnement. Graapz renforce en outre les contacts entre les consommateurs et les commerçants locaux, et incite les clients à prendre eux-mêmes des actions concrètes contre le gaspillage alimentaire.

À la conquête de la Belgique

Le service est aujourd’hui disponible dans toute la France et, depuis octobre 2018, aussi en Belgique, et plus précisément à Bruxelles et en Wallonie. La start-up collabore d’ores et déjà avec une quarantaine de partenaires belges. Parmi eux, on retrouve Carrefour, Origin’O, The Food Hub, Stock, Bio Vrac… Bien que l’entreprise se concentre actuellement surtout sur Bruxelles, où la plupart des partenaires sont basés, les clients de Mons, Liège, Andenne et Athus peuvent eux aussi déjà faire appel au service. Et ce n’est qu’un début.

“Nous voulons conquérir l’ensemble de la Belgique, à commencer par Bruxelles, la Wallonie et, à terme, la Flandre. Nous espérons aussi déployer notre service dans d’autres pays d’Europe dans les années à venir, mais tout dépendra des opportunités qui se présenteront. Quoi qu’il en soit, nous tenons d’abord à renforcer notre présence en France et en Belgique”, explique Elsa Cuny, country manager de Graapz Belgique, à Gondola.

Comment ça marche ?

Moyennant un abonnement de 20 euros par mois, les clients peuvent chaque semaine aller récupérer un panier de fruits et légumes de 3 kg chez leur commerçant local. C’est deux à trois fois moins cher qu’au supermarché. Il leur suffit pour cela de se rendre sur le site Web de Graapz (www.graapz.com) pour trouver les commerçants participants dans leur quartier, et éventuellement de préciser le jour où ils souhaitent venir chercher leur panier et leur préférence pour des produits locaux ou 100 % biologiques. Ils reçoivent ensuite une liste des commerçants locaux répondant à leurs exigences et n’ont plus qu’à passer commande et à aller retirer leur panier le jour convenu dans le magasin de leur choix.

Les clients qui souhaitent d’abord tester le concept peuvent aussi acheter un seul panier au prix de 6 euros.

Déjà plus de 800 kg de fruits et légumes rescapés

Chaque panier contient au moins deux sortes de fruits et deux variétés de légumes. Il s’agit de produits ‘moches’ non conformes aux canons esthétiques habituels, sans que cela affecte leur goût ou les rende impropres à la consommation. Le contenu de chaque panier dépend des invendus du jour du magasin.

“Nous avons déjà écoulé plus de 250 paniers depuis notre démarrage en Belgique à la fin octobre, ce qui représente quelque 800 kg de fruits et de légumes rescapés, pour un total de 1 300 euros”, précise Elsa Cuny avec fierté.

Chaque panier Graapz vendu représente en outre une économie de pas moins de 4 kg de CO2 et de 2 150 litres d’eau. Au total, la start-up a à ce jour permis d’économiser 24 millions de litres d’eau et 46 532 kg d’émissions de CO2 en France et en Belgique. Un beau résultat !