Plusieurs articles sont actuellement « temporairement indisponibles » dans les rayons de certains supermarchés Delhaize, notamment des produits Nivea et Colgate-Palmolive. « Le problème avec le fournisseur est réglé, mais il faut du temps pour réapprovisionner », explique l’enseigne.

« Cher client, Delhaize veut proposer ses produits à tout moment à des prix compétitifs à ses clients. En raison de négociations difficiles avec le fournisseur, plusieurs produits sont temporairement indisponibles. » Voilà le message auquel les consommateurs ont pu être confrontés ces derniers temps dans un certain nombre de magasins de l’enseigne au lion. La principale cause de ces ruptures d’approvisionnement trouve son origine dans les négociations de prix tendues qui se déroulent entre distributeurs et fournisseurs, sur fond d’inflation galopante et de coûts énergétiques élevés. Mais ce n’est pas l’unique explication de ces rayons vides. « Le problème avec le fournisseur en question date de septembre et a depuis lors été réglé », assure la porte-parole de Delhaize, Karima Ghozzi. « Néanmoins, il faut un certain temps pour que les rayons de l’ensemble de nos magasins puissent être totalement réapprovisionnés. À cet égard, la grève nationale de mercredi dernier n’a pas aidé et a ralenti tout ce processus logistique. » Selon la porte-parole, Delhaize ne déplore, à l’heure actuelle, aucun problème d’approvisionnement en lien avec les négociations avec des fournisseurs, ni de soucis particulier de logistique.

« Nous n’acceptons pas toutes les augmentations de tarifs »

En août dernier, le CEO d’Ahold Delhaize, Frans Muller, avait donné le ton qu’il entendait imprimer dans les négociations avec les fournisseurs de l’enseigne : « Les grandes marques poussent trop loin les hausses de prix (…) Nous nous appuyons davantage sur les fournisseurs de Private Labels. » Sans doute conforté par des résultats au troisième trimestre qui ont dépassé les attentes, Frans Muller avait poursuivi dans cette voie la semaine dernière dans les colonnes du Tijd, laissant ainsi présager du fait que les négociations risquent de demeurer tendues au cours des prochains mois. « Nous n’acceptons pas toutes les augmentations de tarifs. Nous savons combien coûtent les matières premières grâce à nos produits de marque privée », avait-il prévenu. « Si un fournisseur de marque demande une augmentation de 15% de ses tarifs et que nous constatons que les matières premières sont devenues beaucoup moins chères, nous refusons. » En préambule du Sales & Nego Summit organisé par Gondola en septembre dernier, Nathalie Matterne, head of FMCG merchandise chez Carrefour Belgique, avait quant à elle souligné le fait que le consommateur non plus n’allait pas se laisser faire. « Le consommateur n’est pas dupe, il ne va pas accepter n’importe quelle hausse de prix. Il dispose de trop d’alternatives, à commencer par nos marques propres qui leur offrent le meilleur rapport qualité/prix. Leur succès ne cesse d'ailleurs de croître à un rythme jamais vu, c'est un avertissement pour les marques nationales. »