Les numéros 1 et 2 français de l'agroalimentaire, Lactalis et Danone, ont publié ce jeudi des résultats, annuels pour le premier et trimestriels pour le second, en progrès dans l’ensemble, malgré un environnement qualifié de « complexe » ou « difficile ».

Le chiffre d’affaires de Lactalis a grimpé de 4,3% en 2023 pour s’établir à 29,5 milliards d’euros, annonce le groupe français dans un communiqué publié ce jeudi. De quoi permettre au géant laitier de se maintenir dans le top 10 des plus importantes entreprises agroalimentaires mondiales, se félicite-t-il. Quant à son résultat net consolidé, il a été de 428 millions d’euros, ce qui représente 1,45% du chiffre d’affaires et une progression par rapport au 1,36% du CA en 2022. « Dans un contexte mondial complexe, caractérisé par une inflation persistante et un ralentissement économique, Lactalis a tiré parti de son modèle robuste et de ses marques emblématiques (Président, Galbani, Parmalat, Lactel… NDLR) pour maintenir sa trajectoire de croissance », a notamment commenté le groupe. « L’année 2023 a cependant été marquée par une évolution du comportement d’achat des consommateurs, se traduisant par une baisse des volumes de ventes et une appétence particulière pour les marques de distributeurs, au détriment des marques nationales, surtout en Europe. » Entreprise familiale non-cotée fondée en 1933 à Laval, Lactalis est aujourd’hui le premier groupe laitier mondial et rassemble plus de 85.500 collaborateurs, laitiers et fromagers dans 51 pays. En 2022, Lactalis avait détrôné Danone en tant que leader français de l'agroalimentaire.

Tout n’est pas rose pour autant pour Lactalis, rappelle toutefois l’AFP. L’entreprise a été la cible de vives critiques ces derniers mois de la part de ses fournisseurs en France, qui jugeaient insuffisant le prix du lait proposé par la multinationale, même si un accord a fini par être trouvé début avril. Lactalis est par ailleurs dans le collimateur du ministère italien de l'Agriculture qui lui reproche d'avoir profité de sa position dominante pour abaisser le prix du lait payé aux producteurs, tandis que le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête en France pour fraude fiscale aggravée et blanchiment de fraude fiscale aggravée.

« Bon démarrage » pour Danone

Du côté de Danone (Activia, Evian, Blédina…), le communiqué publié ce jeudi fait état d’un chiffre d'affaires en baisse de 2,5% au premier trimestre 2024, à 6,8 milliards d’euros contre près de 7 milliards à la même période un an plus tôt. Cependant, une fois retranchés les effets de change défavorables et l’impact du retrait de Russie, les ventes du géant français affichent une progression de + 4,1%, en données comparables donc. En outre, le chiffre d’affaires a progressé dans toutes les zones géographiques où le groupe est présent et dans toutes ses branches d'activité. Danone a par conséquent confirmé ses objectifs pour l’ensemble de 2024 : une croissance du chiffre d'affaires comprise entre 3% et 5% (en données comparables), assortie d'une « amélioration modérée de la marge opérationnelle courante ».

« Nous réalisons un bon début d'année », a résumé le directeur général, Antoine de Saint-Affrique. « Dans un environnement qui reste difficile, nous avons poursuivi notre programme de transformation en renforçant les fondamentaux de nos catégories, en accélérant délibérément sur nos marques et géographies performantes, tout en assurant la rotation de notre portefeuille avec la finalisation réussie des cessions des activités de laits et produits laitiers Horizon Organic et Wallaby aux États-Unis et de Michel & Augustin. Nous sommes convaincus que 2024 sera une nouvelle année de progrès de notre modèle de création de valeur. »