Retour sur une actualité qui, en quelques jours à peine, a déjà fait couler beaucoup d'encre et beaucoup de salive. La rédaction a voulu un traitement sobre et factuel. Mais il est peut-être temps de compléter cet angle en examinant quelques opinions largement diffusées ou reproduites cette semaine.  Info ou Intox ?

#1. La décision de Delhaize serait une menace pour l'emploi.

Non, à ce stade, c'est d'abord une surprise. Pour le personnel concerné, c'est même un choc, humainement compréhensible. C'est à l'évidence l'amorce d'un conflit social qu'on nous annonce dur. Mais une catastrophe sociale, non. Au pire, c'est une évolution qui déplait souverainement aux partenaires sociaux, parce qu'elle fait changer de commission paritaire les salariés, et parce qu'elle prive les syndicats d'une représentation permanente dans l'entreprise, chaque point de vente étant cédé à une PME qui n'est pas soumise aux mêmes règles. On peut comprendre qu'il y ait de la méfiance. Mais contrairement aux vagues de restructurations connues dans le retail belge, l'emploi lui-même n'est pas directement menacé. Prenons un cas inverse : Makro n'a jamais cherché à changer de commission paritaire ni à éviter une représentation syndicale permanente. Ce qui a détruit l'emploi chez Makro, c'est la faillite.  Et avant celle-ci, l'échec commercial. Le commerce, ce n'est pas une activité sans risque. C'est bien pour ça que les enseignes cherchent à s'adapter.