Dans le cadre de son plan de changement, Delhaize va supprimer 280 emplois à son siège. Ces licenciements ne seront pourtant pas couverts par la loi Renault, ce qui représente pour la chaîne de supermarchés une substantielle économie. Les syndicats réagissent avec colère à la nouvelle. 

Delhaize supprime 280 emplois à son siège social dans le cadre de son plan de cession de tous ses magasins à des indépendants. Il s'agit de 247 emplois permanents et de 33 postes de consultants et travailleurs temporaires. Ce faisant, Delhaize ne tombe pourtant pas sous le coup de la loi Renault, qui s'applique à une entreprise de plus de 300 employés qui souhaite licencier plus de 30 travailleurs dans une période de 60 jours. Cette loi vise à mieux protéger les salariés et oblige les entreprises, entre autres, à donner la parole aux syndicats et à mettre en place un processus de consultation et d'information approfondi. Delhaize ne tombe pas sous le coup de la loi, explique à Gondola son porte-parole Roel Dekelver: "Au siège, la transition progressive des supermarchés propres vers les magasins affiliés entraînera une réduction graduelle du nombre de postes au siège. Le nombre de départs sera réduit au minimum. Le nombre de postes diminuera donc progressivement, et sur une longue période. Il ne s'agit donc pas d'une situation visée par la 'loi Renault' ".

Cette situation met une pression supplémentaire sur les relations déjà difficiles avec les partenaires sociaux. "Il y a l'esprit et la lettre de la législation. Il est clair que Delhaize abuse de la loi et organise sa procédure de licenciement de manière à échapper à la loi", déclare Jan De Weghe, du syndicat socialiste BBTK. "Nous demandons aux responsables politiques de se pencher sur la question, car l'intention ne peut être de contourner la législation de cette manière. Les syndicats veulent maintenir la pression sur Delhaize en forçant à la fermeture ses magasins intégrés chaque samedi, en tout cas dans les semaines à venir. Les jours où la direction et les syndicats se réunissent, pour l'instant chaque mardi, les magasins resteront également portes clauses. "La volonté de faire grève est plus forte chez certains travailleurs que chez d'autres. Pour certains, la situation commence à peser financièrement", a déclaré Jan De Weghe. Il semble bien que le mot d'ordre soit aussi davantage suivi en Wallonie qu'en Flandre. Les syndicats et les travailleurs sont engagés dans une guerre d'usure dont l'issue est très incertaine.