Le groupe suisse voit les coûts progresser avec l'envol du cours des matières premières: lait, céréales, cacao, café et sucre. Nestlé réagit à la fois par une cure d'amaigrissement et par l'exploration de segments aux positionnements supérieurs. Nestlé consacre chaque année la bagatelle de 30 milliards de dollars aux achats de matières premières, et utilise par exemple 10% de la production mondiale de café, 12 millions de tonnes de lait et plus de 300.000 tonnes de cacao. Son CEO Paul Bulcke s'attend à devoir dépenser en 2011 un surcoût de 3 milliards de dollars, la plus forte augmentation jamais enregistrée. Le FMI estime par ailleurs qu'il faudra des années avant qu'une augmentation de production ne vienne corriger les cours à la baisse.

Une des solutions identifiées par Nestlé est le développement de segments premium, où le coût des matières premières influe proportionnellement moins sur le prix final, à l'image des dosettes Nespresso, où le prix d'une tasse est 10 fois plus élevé qu'à partir de grains nonmoulus. Nespresso atteint un chiffre d'affaires annuel de 3 milliards de dollars et connaît une croissance annuelle de 20%. Nestlé entend par ailleurs ne répercuter que progressivement les hausses de prix afin de ne pas effrayer la clientèle.