Les augmentations régulières des accises freinent les ventes de tabac, tous segments confondus. L’engouement pour les cigarettes électroniques ne semble pas aussi fort qu’attendu, mais des opportunités de développement existent.

Le gouvernement belge ne changera pas son fusil d’épaule en matière d’accises sur le tabac et devrait, au contraire, enfoncer le clou ces prochains mois. Dans son budget fédéral 2022, le gouvernement ambitionne en effet d’augmenter les recettes liées à la fiscalité du tabac de 308 millions d’euros. Le prix du paquet de 20 cigarettes est aujourd’hui fixé à 7,75 euros (contre 7,50 euros en 2021) et le prix de 50 grammes de tabac est quant à lui passe de 11,20 euros environ à 12 euros. Les conséquences sont sans appel : en volume, la catégorie connaît une baisse de 6,8% entre avril 2021 et avril 2022 (source Nielsen IQ). C’est seulement avec la hausse du prix que la valeur de la catégorie dans son ensemble reste stable. Si le premier canal de distribution de ventes de cigarettes est réalisé dans les magasins de proximité, principalement les libraires et les night-shops, l’érosion des ventes se confirme un peu partout, notamment du côté de la grande distribution. “Chez Colruyt, depuis l'augmentation des droits d'accises début 2021, les ventes de tabac sur le marché de détail (univers Nielsen IQ) sont en baisse en volume”, évoque Nathalie Roisin pour Colruyt Group. “Les augmentations de prix moyennes étaient de l’ordre de 10 à 15%. Tous les segments ont depuis diminué en volume mais le tabac à rouler et les cigarillos sont plus impactés que les cigarettes.” Cette baisse se confirme également du côté d’autres retailers. “Chez Lidl, si on réalise une comparaison entre janvier et mai 2021 et janvier et mai 2022, nous constatons une relative baisse des ventes du tabac”, souligne Julien Wathieu pour Lidl. Du côté d'Aldi, on signale que “les ventes du premier trimestre 2022 sont inférieures aux ventes du premier trimestre 2021.”