Le ministre du Travail Pierre-Yves Dermagne intervient chez Delhaize. Il invite les syndicats et la direction à une réunion de concertation qui devrait avoir lieu la semaine prochaine. Compte tenu des circonstances, l'initiative semble vouée à l'échec.

Que peut changer le ministre Dermagne dans l'impasse qui dure depuis des mois entre la direction et les syndicats chez Delhaize ? Pas grand chose. C'est la réponse la plus plausible, ce qui n'empêche pas l'homme politique wallon d'initier une réunion de concertation entre les deux partis la semaine prochaine. "Dans un contexte particulièrement sensible, suite à l'annonce lundi de Delhaize (l'annonce des 15 premiers des 128 supermarchés en gestion propre qui deviendront indépendants, ndlr), je souhaite poursuivre la mission qui m'incombe en tant que ministre du Travail et de la Concertation sociale. J'ai décidé d'inviter les représentants du personnel et le CEO de Delhaize", déclare Dermagne. Selon le communiqué de son cabinet, l'objectif de la réunion est "d'obtenir des engagements clairs pour les salariés actuels et futurs des magasins qui seront franchisés" et de "réfléchir à l'avenir des structures qui ne trouvent pas de repreneur". Les syndicats, qui disent demander cette intervention, estiment que le ministre devrait forcer la direction à négocier, mais cela semble peu probable. Le ministre n'a aucun moyen d'imposer quoi que ce soit, il ne peut qu'utiliser son poids politique pour rapprocher les partis. Il est peu probable que l'initiative suscite un réel enthousiasme. Pour les syndicats comme pour la direction, la bataille actuelle est une "guerre à l'usure", au cours de laquelle ni l'un ni l'autre ne veut mettre de l'eau dans son vin. Les syndicats estiment que leur position de négociation est renforcée par le fait que les conditions de reprise des 128 magasins en cours de privatisation suscitent des critiques diverses. Delhaize a annoncé lundi une liste des 15 premiers magasins qui deviendront indépendants cet automne, mais il reste à voir dans quelle mesure il sera facile pour les magasins restants de trouver un repreneur.