La situation s'aggrave chez E5 Mode. L'enseigne est durement frappée par le coronavirus et accumule les pertes depuis des années. Faute de trouver de nouveaux investisseurs, elle pourrait bien disparaître et priver d'emploi ses 500 collaborateurs.

Est-ce la fin du trajet pour E5 Mode, l'enseigne textile baptisée du nom que portait alors l'autoroute E40, proche du premier magasin ouvert en 1978 ? L'enseigne a reçu ce mercredi du tribunal du commerce trois mois de protection contre ses créanciers, ainsi qu'elle l'a fait savoir par un communiqué. Son propriétaire Frédéric Helderweirt  est activement à la recherche de nouveaux investisseurs pour la sauver. E5 Mode a perdu au cours des deux dernières semaines de confinement une recette de 12 millions d'euros. La chaîne était déjà en situation délicate, mais le contexte de la pandémie et des mesures qui l'accompagnent pourrait bien lui avoir donné le coup de grâce.

Depuis le 16 mars, les 56 magasins flamands et 12 magasins wallons sont fermés, comme tout le retail non-alimentaire. Une situation peu susceptible de changer avant le 19 avril, pour ne pas dire le 3 mai. Toute la question est de savoir si E5 Mode est capable d'attirer un repreneur dans de telles circonstances. "Le plan visant à remettre l'enseigne sur pied financièrement était ambitieux, mais réaliste", plaide Frédéric Helderweirt, qui avait repris voici trois mois la chaîne à ses fondateurs, Etienne Kaesteker et son cousin Alexander Talpe. "Hélas, une telle réorganisation demande du temps, et les conséquences des nombreux efforts entrepris ne mesurent pas à court terme." 

E5 Mode souligne que son webshop est toujours actif, y compris pendant la procedure judiciaire. Dès que le gouvernement donnera l'autorisation de rouvrir les magasins non-alimentaires, les points de vente physiques accueilleront à nouveau la clientèle. "J'ai repris E5 mode à la fin de 2019, avec l'intention de diriger l'entreprise dans une période difficile et de pouvoir sauver la plupart des emplois. Je ne pensais pas me retrouver dans la plus grave crise sanitaire de tous les temps. Si j'avais su cela, je n'aurais pas commencé. Mais je n'ai pas l'intention de jeter l'éponge. J'apprécie vraiment le travail acharné de tous les employés au cours des derniers mois, car nous étions sur la bonne voie pour inverser la tendance," déclare encore Frédéric Helderweirt par voie de communiqué.