Récemment nous consacrions, dans le Gondola Magazine, un article aux "drive". Aujourd'hui, nous revenons sur le sujet, en jetant un oeil curieux du côté de nos voisins français. Car depuis peu, l'Hexagone a dépassé les 1300 points de retrait des commandes effectuées sur les sites internet des enseignes de supermarchés et d'hypermarchés. Quels problèmes rencontrent-ils? Qui est le drive-shoper? Et où en sont les différents acteurs du marché?

En 2015, selon les projections de Kantar World Panel, le drive devrait peser 6% du marché des produits alimentaires et de grande consommation et représenter un chiffre d'affaires de 4,75 milliards d'euros. "Il y a aujourd'hui autant de drive, toutes enseignes confondues, que de Carrefour Market", souligne la directrice générale de Marketing.com, Elisabeth Exertier.

Profil du drive-shoper:

  • Femme
  • Personne cherchant à gagner du temps
  • Moins de 35 ans avec enfants en bas âge
  • Issu de toutes sortes de catégories socio-professionnelles
  • Utilisation du service 8 fois par an
  • Dépense annuelle de 521€ (contre 1.542€ en magasin traditionnel)

Mais le drive présente certains risques. En effet, le premier frein à la création d'un service comme celui-ci repose sur la rentabilité, pour des raisons diverses et variées: le personnel, la concurrence des hypermarchés traditionnels, le manque à perdre quant aux achats compulsifs, etc. "Nous devons amener le client à sortir de sa liste de course", soutient Patricia Chatelain, directrice marketing international d'Intermarché.

Autre danger potentiel, futur celui-ci: En Grande-Bretagne, une application existe pour comparer les prix des différents drive. Le client réalise une liste de course et le smartphone lui indique où il peut commander ces produits au prix le plus bas. La concurrence risque d'être vive!

Tour d'horizon de divers acteurs

  • AuchanDrive : Le drive aurait contribué l'année passée à la croissance de l'activité des hypermarchés Auchan, et ce à hauteur de 80%. Le 11 avril dernier Auchan Drive délivrait sa dix millionième commande et récompensait ce dix millionième client par un chèque de 500 euros.
  • Leclerc Drive : En 2011, Leclerc annonçait avoir réalisé un chiffre d'affaires de 405 millions d'euros grâce à ses drive. Le groupe espère atteindre cette année les 250 Leclerc Drive en France et 400 sites d'ici 2015. L'ensemble devrait selon le groupe générer un chiffre d'affaires de 1,5 milliards d'euros.
  • Intermarché : Intermarché dénombre actuellement 185 points de retrait.
  • Leader Price : Leader Price reste aujourd'hui le seul distributeur d'hard-discount à avoir franchi le pas du drive. En un an, le groupe à ouvert 21 drive en France. Certains d'entre eux prépareraient près de 60 commandes par jour. Sur le site, 3.000 référence sont disponibles, soit près de la moitié de l'assortiment en magasin.
  • Cora Drive : En deux ans d'existence, Cora exploite 39 drive et devrait en proposer 45 d'ici la rentrée, soit plus de 3/4 du parc. Les drive proposent en moyenne 17.000 références. Le Cora Drive de Massy à Paris gère quelques 750 commandes par semaine
  • Carrefour : Carrefour, bien qu'ayant commencé plus tard que ses concurrents, semble être en plein déploiement puisqu'il devrait proposer, ce mois-ci, 100 points de retrait et espère en ouvrir 200 avant la fin de l'année. Carrefour a identifié 18.000 références possibles bien qu'actuellement le nombre d'articles disponible en drive ne soit compris qu'entre 8.000 et 12.000.