L’année passée fut à nouveau une année difficile pour le commerce. Bien que la relance se soit amorcée au deuxième trimestre de 2015, les marges subissent une pression énorme. "De plus, la menace terroriste de novembre a plombé l’activité" indique Comeos.

« Les indicateurs économiques généraux sont prudemment positifs », souligne Dominique Michel, CEO de Comeos. « On note une légère croissance économique (1,4%), tant la consommation (1,5%) que le revenu disponible des ménages (0,9%) augmentent légèrement et les consommateurs se sont également montrés plus confiants. Mais le commerce n’a pas pu profiter pleinement de ces évolutions favorables. En dix ans, les marges se sont réduites de moitié. En 2006, la marge moyenne pour le secteur était encore de 3 pour cent. Elle n’atteint désormais plus que 1,5 pour cent. Dans l’alimentation, les volumes ont à peine progressé. Le chiffre d’affaires à certes augmenté, mais surtout grâce à des hausses des prix et pas à une progression des ventes. »

Hausses des prix inférieures à l’inflation

« Ces hausses de prix, il faut les relativiser », poursuit D. Michel. « L’inflation s’est élevée à 0,6%, mais celle-ci a été fortement influencée par les faibles prix des carburants. Malgré cela, notre shop index demeure inférieur à l’indexation : si nous prenons tous les prix de ce que le commerce de détail vend en compte, la moyenne a même baissé de 0,4 pour cent. »

« Le fait que les marges se contractent de façon aussi dramatique constitue pour nous le principal constat », insiste Dominique Michel. « Avec des marges trop réduites, le commerce n’a plus les moyens d’investir, de s’étendre, d’engager du personnel et d’innover. Or notre secteur se doit tout particulièrement d’être innovant. »

Les marques propres gagnent du terrain, le hard discount baisse

En 2015, un certain nombre de tendances ont été confirmées. Les marques propres gagnent du terrain (elles représentent désormais 36,1%) et les plus grandes surfaces ont amélioré leurs chiffres. « Pour la première fois depuis longtemps, le hard discount affiche par contre une baisse de son chiffre d’affaires – laquelle est essentiellement due à la hausse des accises sur les alcools et aux prix des produits laitiers », explique Michel. « Les magasins de proximité ont pu, quant à eux, ralentir quelque peu la spirale négative. »

Commerces vides 

« Les commerces vides nous préoccupent également », indique Dominique Michel. « 9,4 pour cent des commerces sont vides. L’exode des commerçants hors des villes, le succès du commerce en ligne (nous notons une hausse de 20 pour cent des paiements en ligne) font que c’est principalement dans les centres-villes qu’il y a de nombreux commerces vides. Il s’agit surtout de petites surfaces commerciales, mais tous les commerçants éprouvent des difficultés. »