Avant d’entamer le networking autour d’un cocktail dinatoire, Gondola Day accueilli trois experts venus exprimer leur point de vue sur le marché lors d’une session plénière de haut niveau. Retour sur cette séance plénière...

Fromage à la Leffe : le succès du cobranding entre Savencia et AB Inbev

Durant la séance plénière du Gondola Day, il a d’abord été question du fromage à la Leffe – le Pavé à la Leffe – fruit de la collaboration entre Savencia et AB Inbev. « Le co-branding avec  une multinationale n’a rien d’évident » a commencé par expliquer Philippe Mallard, directeur commercial du Groupe Savencia. « Cela pouvait sembler facile en soi, mais le processus a duré près de deux ans. Le point crucial est de trouver un produit qui s’inscrive parfaitement dans la ligne des activités de deux entreprises. Le fromage est fabriqué avec du lait auquel est mélangée de la Leffe, ce qui lui donne ce subtil goût de bière. » AB Inbev cherchait un partenaire solide et Savencia correspondait à ses attentes. « Le fromage est fabriqué à Passendale. Ils ont analysé notre production, nos process et notre durabilité. Après le lancement sur le marché belge, nous attaquerons les Pays-Bas avant de songer à l’international. Il est important de séduire de nouveaux consommateurs sans cannibaliser Passendale. »

Didier Navette, marketing manager de HighCo, société de conseil en marketing, a ensuite expliqué que la promotion du produit s’est faite par une publicité massive, aussi bien digitale que papier, dans la presse et par affichage. « Nous avons délibérément choisi de ne pas utiliser la télévision pour nous concentrer sur les médias digitaux et le bouche à oreille. En étant présent massivement sur plusieurs médias sociaux, nous escomptions faire du Pavé à la Leffe une talkable brand. Les fans de la marque ont reçu un e-coupon par e-mail et, par ailleurs, nous avons édité des bons échangeables dans l’horeca de sorte d’activer également ce secteur et d’y promouvoir le produit. Nous avons la tâche difficile de créer une nouvelle marque. Cela prend du temps mais les premiers résultats sont bons. »

Damien Nicolas (MEC Global) : « Nous voulons suivre le consommateur sur tous les écrans »

Ce fut ensuite au tour de Damien Nicolas de l’agence media MEC Global de prendre la parole sur un sujet passionnant : l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique (en anglais : le machine learning) et le marketing prédictif. « Notre objectif est de faciliter la vie au consommateur. Les entreprises logistiques jouent un rôle important et entrent de plus en plus en concurrence avec nous car elles possèdent des données importantes : elles savent où vivent et travaillent les consommateurs mais connaissent aussi leur comportement média. » MEC Global travaille sur un projet qui doit permettre de suivre le comportement du consommateur sur plusieurs écrans. « Nous voulons créer un algorithme capable de détecter ce à quoi est occupé le consommateur digital pour pouvoir l’atteindre sur tous les écrans. Sur ce projet, nous collaborons avec 33 universités, dont l’UGent, l’ULB, la VUB, Mons et l’université d’Oxford. Nous croyons également à l’avenir des robots humanoïdes qui feront partie de ménages, rassemblant des informations sur la famille et synchronisant les smartphones. Nous devrions ainsi pouvoir être plus performants en matière de marketing prédictif : proposer des produits au moment où le consommateur en a besoin et faire de la publicité ‘in home’. »   

Brian Mayne : « Le changement est une opportunité »

C’est à Brian Mayne qu’il est revenu de conclure ce Gondola Day 2017. Self-made man brillant, il est venu entretenir l’auditoire du Goal Mapping – sa formule pour un succès durable – et de l’importance de la bonne attitude. Il a expliqué comment son père, forain itinérant, a vu le monde changer rapidement, l’obligeant à s’adapter. « Le changement est toujours une opportunité. Beaucoup de personnes en ont peur car elles n’aiment pas l’incertitude qui va de pair. Mais c’est pareil avec le vent : si vous ne pouvez pas le contrôler, vous pouvez très bien adapter la voilure. J’ai dû faire de même. Lorsque j’ai ouvert ma 18ème discothèque, elle n’a pas eu le succès escompté en raison de la concurrence du ClubMed : les jeunes partaient en club pour faire la fête en étant certain que la météo serait superbe. A 29 ans, j’ai tout perdu : mon mariage, mes affaires, ma vie. J’avais des dettes d’un million de livres sterling. J’ai accusé le coup un moment avant de reprendre du poil de la bête. Pendant un an, je me suis forcé à penser positif pour voir ce que ça allait donner. Et ça a marché ! Pour autant, cela ne signifie pas qu’il faille marcher la tête dans les nuages mais, plus simplement, d’avoir une attitude positive. Indépendamment de cela, il faut aussi avoir des objectifs, de sorte de savoir dans quelle direction on va. Il y a sept questions à se poser : qu’est-ce que je veux, quels objectifs sont prioritaires, comment visualiser mes objectifs, quelle est ma motivation, quel est mon timing, comment dois-je faire et qui peut m’aider à atteindre mes objectifs ?  Dans le contexte actuel, où la technologie est en constante évolution, il est plus important d’avoir la bonne attitude que s’armer exclusivement de compétences et de capacités car celles-ci changent constamment, en moyenne tous les trois ans. Celui qui veut survivre, doit savoir où il veut aller. »