Le taux de surfaces commerciales inoccupées a une fois de plus légèrement progressé en Belgique en 2016. On y compte désormais plus de 20.000 locaux vides, soit près d’un dixième du nombre total de locaux commerciaux. C’est ce qui ressort du dernier rapport de Locatus.

Locatus, spécialiste en informations relatives aux magasins au Benelux, a étudié, comme chaque année, la vacance des points de vente belges en 2016. Sur un total de 209.329 locaux commerciaux, celui-ci observe la vacance de 20.095 d’entre eux. Cela représente dès lors un taux d’inoccupation de l’ordre des 9,6%, contre 9,4% en 2015.

De nombreux locaux ont disparu de l’inventaire de Locatus l’an dernier. « En 2016, 1.549 locaux commerciaux ont disparu de cet inventaire, par exemple suite à une démolition ou une transformation en logements. En dépit de ce prélèvement significatif, le nombre de surfaces commerciales inoccupées a pourtant encore progressé », précise Gérard Zandbergen, CEO de Locatus.

Il s’agit là d’une hausse structurelle durant depuis des années déjà, nous explique Gérard Zandbergen. « En 2012, on dénombrait environ 15.000 locaux commerciaux vides. Aujourd’hui, on parle de plus de 20.000 locaux vacants. En 2016, le taux d’inoccupation - mesuré tant en nombre de locaux qu’en superficie - a augmenté, pour la dixième année consécutive », précise-t-il.

Qui plus est, la durée d'inoccupation des commerces en Belgique s'allonge. « Nous observons encore que la durée d'inoccupation des commerces en Belgique s'allonge. La vacance structurelle (une inoccupation supérieure à trois ans, ndlr.) progresse dans toutes les régions au rythme le plus rapide »,  indique Locatus.

Horeca et magasins de proximité

Les cafés (156), restaurants (78) et magasins de mode (104) sont les principaux contributeurs de vacance commerciale. « Ironie du sort, les restaurants et les cafés sont aussi les secteurs qui réoccupent le plus les locaux vacants, mais pas suffisamment que pour compenser la perte (75 restaurants pour 64 cafés, ndlr.) » souligne notre interlocuteur.

Les magasins de proximité arrivent quant à eux en 5ème position des secteurs à l’origine de la vacance commerciale. Plus précisément, Locatus note 54 magasins de proximité vacants, pour 44 repreneurs.

Noyaux urbains

C'est dans les plus grands noyaux urbains en Belgique que la vacance commerciale s'affiche au plus haut, autour de 15%. Dans les situations périphériques (bâtiments commerciaux isolés, magasins sur axes routiers, show-rooms de mobilier), le taux est bien plus favorable: autour de 6%. Les shopping centers enregistrent également un meilleur taux d'occupation, puisque la vacance commerciale y est en moyenne de 5,6%.

Les causes

La principale cause de la hausse des taux d’inoccupation ne fait aucun doute pour Gerard Zandbergen. « Il se construit manifestement en Belgique davantage de locaux commerciaux que ce que le marché est capable d'absorber. Le nombre de locaux baisse, mais l’espace de vente augmente. Ainsi, la superficie totale d’espace de vente (occupé ou non) a augmenté de près de 3 millions de mètres carrés au cours des dix dernières années. Avons-nous réellement besoin d’autant d’espace de vente? Non. Nous sommes en train de créer une bulle qui tôt ou tard éclatera ».

« Si l'on cherchait compenser ces nouveaux bâtiments, il conviendrait de retirer de l'inventaire bien davantage de locaux commerciaux qu'on ne le fait aujourd'hui. Ceci aiderait à préserver  la santé du marché pour les locaux à destination commerciale » indique Locatus.

E-commerce

Qu’en est-il de l’e-commerce? La hausse des achats en ligne n’a-t-elle pas d’influence sur la hausse de la vacance commerciale? « Il y a là certainement un effet. Tout ce qui détourne du magasin physique aura une responsabilité dans la hausse de la vacance commerciale. Selon moi, l’e-commerce est surtout un argument supplémentaire à notre besoin de diminuer la surface commerciale ».