Oxfam Novib estime que les supermarchés néerlandais, entre autres, sont encore trop à la traîne concernant l’exploitation de leurs chaînes d’approvisionnement. L’association pointe en particulier du doigt Aldi, Lidl et Plus.

Plus d’un an après le lancement de sa campagne « Behind the Barcodes », Oxfam Novid accuse cette fois l’ensemble des supermarchés néerlandais de ne pas se préoccuper assez des conditions dans lesquelles leurs aliments sont produits. Selon l’organisation de défense des droits de l’homme, dans les cas d’Aldi, Lidl et Plus, c’est surtout l’origine des produits qui est remise en cause.

Conséquence ? Difficile d'évaluer les conditions dans lesquelles les aliments sont produits. La transparence de ces enseignes laisse particulièrement à désirer selon Oxfam Novib. De plus, Les formules sont également à la traîne lorsqu'il s'agit d'étudier les salaires des travailleurs.

De meilleurs résultats pour Jumbo et Albert Heijn

Jumbo et Albert Heijn ont obtenu des chiffres plus positifs dans le classement d'Oxfam. Anouk Franck, expert d'Oxfam Novib en matière de droits de l'homme et de commerce explique : « Nous négocions avec tous les supermarchés néerlandais depuis juin 2018 pour empêcher l'exploitation des travailleurs dans leurs chaînes. Jumbo et Albert Heijn se sont engagés publiquement pour la première fois à y travailler. Aldi, Lidl et Plus doivent suivre cet exemple, cela doit vraiment changer. »

Si Jumbo et Albert Heijn ont légèrement amélioré leurs scores selon la mise à jour du classement des supermarchés d'Oxfam Novib en juillet 2019, aucun supermarché néerlandais ne parvient à obtenir un « score satisfaisant », selon l'organisation. Un rapport envers lequel Plus et la CBL (Confédération Belge de l'Industrie Laitière) s’étaient montrés réticents, affirmant que « ça ne rend pas justice à l'approche des supermarchés néerlandais dans le domaine de la responsabilité sociale internationale des entreprises (International Corporate Social Responsibility - IMVO) pour de meilleures conditions de travail social pour les employés des sociétés de production dans les pays en développement », comme on pouvait lire sur le site de la CBL à l'époque.

Prochain rapport publié jeudi

Jeudi prochain, Oxfam Novib publiera une nouvelle étude concernant les abus dans les chaînes de production de thé en Inde et de fruits tropicaux au Brésil. Selon l'organisation, 0,97 € par paquet de thé noir vendu aux Pays-Bas va aux supermarchés et aux négociants, et 0,03 € seulement aux travailleurs des plantations de thé. « Cette répartition inégale ne peut s'expliquer si l'on sait qu'au début de la chaîne alimentaire, les gens ne peuvent même pas acheter suffisamment de nourriture pour subvenir aux besoins de leur famille », explique Anouk Franck. Il est indispensable que les supermarchés utilisent leur influence pour s'assurer que leurs travailleurs reçoivent un salaire minimum vital.