Les syndicats ont mené ce lundi matin une action au dépôt Decathlon de Willebroek afin d’exhorter la nouvelle direction de l’enseigne à « respecter le dialogue social », notamment en ce qui concerne l’avenir du site. Aucun appel à la grève n’a toutefois été lancé.

« Ce lundi marque l’entrée en fonction de la nouvelle direction », a expliqué Matthieu Marin (BBTK/CGSP) à l’agence Belga. « Nous distribuons des tracts au personnel et demandons à la direction d’engager le dialogue avec nous concernant l’avenir du dépôt. Nous n’appelons pas à la grève », a-t-il souligné. L’année dernière, plusieurs grèves avaient éclaté sur le site de Decathlon à Willebroek. Outre les tensions liées à la concertation sociale en elle-même, les craintes d’un transfert des activités du centre e-commerce, dont le bail prendra fin en 2025, vers les Pays-Bas sont également fortes dans les rangs du personnel. « Depuis l’été dernier, une trentaine de personnes ont déjà été licenciées », affirme encore Matthieu Marin ce lundi. « Il s’agit principalement de personnes qui ont participé aux grèves. Nos délégués sont également sous pression : on leur propose de partir avec six mois de salaire, et ceux qui refusent sont sanctionnés par six jours de suspension sans solde, par exemple ». En décembre, la CNE/ACV et le SETCa/BBTK avaient déposé une plainte au pénal auprès de l’Auditorat du Travail de Malines pour absence de concertation sociale chez Decathlon. « Il n’y a pas de débat au sein du Conseil d’entreprise qui est un organe de concertation et de discussion essentiel », soulignait à l’époque Joris De Wortelaer, l’avocat mandaté par les deux syndicats, auprès de La Libre. « Cela fait des années qu’il y a une énorme différence entre le show éthique de Decathlon et la réalité, qu’il s’agisse de la concertation et de la gestion du personnel. »