Ikea persiste et signe: le géant du mobilier veut se concentrer sur les magasins urbains, une boutique en ligne forte et des livraisons plus rapides. En Belgique, si le magasin urbain fait son apparition, cela se fera à Bruxelles. C’est ce qu’a déclaré Jesper Brodin, CEO d’Ikea, à De Tijd.

Ikea travaille d’arrache-pieds à sa transformation digitale et son implantation en ville. Jusque-là, l’enseigne avait toujours misé sur de grands points de vente en périphérie. Mais depuis quelques temps, elle note un léger ralentissement de ses 8 points de vente. Pour la première fois, Ikea accueillait 2,6% de visiteurs en moins dans ses magasins belges. Une mauvaise nouvelle qui se voit balancée par un chiffre d’affaires en hausse de 1,2%, à 913 millions d’euros, notamment grâce au webshop, note De Tijd.

« Ce qui fonctionnait dans le passé ne fonctionne plus », déclare Jesper Brodin, CEO d'Ikea, à De Tijd. « Dans le passé, nous disions "non" aux clients qui n'avaient pas de voiture ou qui n'avaient pas le temps de venir à notre magasin à l'extérieur de la ville ». Mais les temps changent et Ikea entend bien aujourd’hui se concentrer sur le commerce électronique et les plus petits magasins urbains.

30 magasins urbains dans le monde

Les grands magasins attirant moins de visiteurs, le géant de l’ameublement entend se concentrer exclusivement sur l’ouverture de magasins urbains dans les grandes villes du monde. Ce concept n’est pas seulement pratique pour les consommateurs urbains, mais répond également à la montée de l’e-commerce. « Dans trois ans, je veux être pleinement engagé dans l’ouverture de magasins dans les 30 plus grandes villes du monde. La Belgique en fera-t-elle partie? Cela reste à voir, car peut-être que les magasins actuels et la livraison de meubles se révèleront y être un succès. Toutefois, lorsque des points de vente urbains feront leur apparition, il s’agira en premier lieu de Bruxelles » déclare Jesper Brodin à De Tijd.

Cette année, l’enseigne entend bien définir le concept définitif. « Nous disposons aujourd’hui de 25 points de vente en test. A Stockholm, Moscou et Londres, nous nous concentrons sur les cuisines et salons. A Paris, nous allons bientôt ouvrir un magasin où tous nos produits seront en vente, le tout dans un petit magasin. Vous pourrez y voir 4.500 produits, mais seuls 1.500 pourront être directement ramenés à la maison. Le reste pouvant être commandé en ligne et livré à domicile ».

Il faudra donc encore un peu patienter chez nous. Le retailer continue d’ailleurs d’investir dans les 8 points de vente que compte notre pays. « Les clients continueront d’y venir pour trouver de l’inspiration et les conseils de nos employés. Aller chez Ikea, c’est une excursion d’une journée, qui comprend aussi notre restaurant… ».

« Les livraisons gratuites n’existent pas »

Quant aux livraisons à domicile, Jesper Brodin est clair: Ikea veut bâtir une boutique en ligne solide, avec des livraisons à domicile plus rapides, de préférence le lendemain de la commande ou même le jour-même. Pour ce faire, Ikea entend considérablement agrandir l’espace de stockage de certains de ses points de vente. En outre, la logistique doit être organisée de manière durable. D’ici 2025, Ikea entend en effet effectuer toutes ses livraisons par véhicules électriques.

La livraison ne peut se faire gratuitement, explique encore Jesper Brodin. Aujourd’hui, une livraison coûte entre 4,99 à 149 euros. « Les livraisons gratuites n'existent pas. Personne ne livre vraiment gratuitement. Soit vous incluez les coûts dans le prix de votre produit, soit vous facturez un supplément. Nous le faisons de manière transparente ».

« Nous avons décidé de ne pas faire de livraison gratuite, parce qu'alors nous punirons les clients qui viennent dans nos magasins. Il y aura toujours là le prix le plus bas ». Jesper Brodin souligne d’ailleurs que les prix vont encore baisser dans les années à venir en raison de la réduction des coûts de production. « Nous avons l'avantage d'avoir un modèle d'affaires solide. Nous avons une vaste gamme de produits que nous développons nous-mêmes. Nous sommes propriétaires de nos produits et de notre logistique. Par conséquent, nos coûts sont faibles. Nos prix seront encore plus bas dans les années à venir », conclut-il.