Depuis son arrivée sur le marché, Medi-Market attise les foudres des pharmaciens traditionnels. Prix cassés, multiples références, expérience d’achat améliorée, le concept est en totale rupture avec celui d’une pharmacie ordinaire. Et quand l’acteur lance une campagne dénonçant les dysfonctionnements dans le secteur de la pharmacie, cela crée des étincelles. Aujourd’hui, les instances judiciaires donnent raison à la société mère Medicare-Market.

Qu’il s’agisse de son espace parapharmacie ou de son espace pharmacie, les prix sont en moyenne 20 à 25% moins chers chez Medi-Market qu’ailleurs. Et cela a le don d’énerver… surtout lorsqu’une campagne affirme des données telles que: 99% des pharmacies pratiquent le prix maximum autorisé sur les médicaments non remboursés ; 87% des Belges trouvent le prix des médicaments non-remboursés trop élevé ; 73% des Belges déclarent avoir acheté des médicaments à l’étrangers parce qu’ils étaient moins chers ; etc.

« Croire que le prix des produits de pharmacie non-remboursés est fixe est erroné. La pharmacie est aujourd’hui le cartel le mieux organisé de Belgique » nous déclarait, en octobre 2015 déjà, le CEO Yvan Verougstraete. La législation prévoit en effet un plafond maximum permettant d’éviter d’éventuelles dérives extrêmes dans un secteur aussi important que la santé. « Mais cela reste un maximum. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est donc tout à fait permis de vendre moins cher les médicaments non-remboursés. En optimisant le mode de fonctionnement des pharmacies et en négociant au mieux avec les laboratoires, le prix de ce type de médicament pourrait – et c’est là notre objectif - baisser de 20% en moyenne. Vu la taille du marché, cela représente un gain potentiel important. Cela permettrait en effet aux Belges d’économiser, chaque année, plus de  250 millions d’euros » poursuivait alors notre interlocuteur.

Une campagne qui a du mal à passer

Celui qui souhaite « démocratiser la santé et le bien-être » n’a depuis lors jamais changé de fusil d’épaule. En mai dernier, il publie même, à son nom, un site web intitulé « Démocratisons l’expertise santé » où il publie les résultats de différentes études, les constats qu'il en tire et des propositions concrètes. L’objectif? « Réformer les pratiques du secteur de la pharmacie qui nuisent aux patients-consommateurs belges ». Une campagne qui n’a pas été au goût de l’Association Pharmaceutique Belge (APB).

A l’argument « 99% des pharmacies pratiquent le prix maximum autorisé sur les médicaments non remboursés » de Medicare-Market, l’APB oppose par exemple un « 99% des pharmaciens privilégient le conseil et votre santé! D’autres soignent leur chiffre d’affaires… ».

                                               

Le Tribunal confirme la légalité de la campagne de Medicare-Market

Mais coup de théâtre: le Tribunal donne raison à Medicare-Market et condamne la campagne de dénigrement de l’APB sur ce premier…En effet, sa décision du 26 juin 2017, le Président du Tribunal de commerce confirme que la campagne ‘Démocratisons l’expertise santé’ « révèle un constat objectif qui correspond à la réalité, que les publicités ne sont pas trompeuses ni dénigrantes ». Le Président indique que le constat « 99% des pharmaciens appliquent le prix maximum est objectif et correspond à la réalité des faits ».

Dans la même décision, le Président demande la cessation immédiate de la campagne de dénigrement lancée par l’APB. Il indique que les insinuations contenues dans cette campagne sont trompeuses. « Rien n’indique que les conseils et services des pharmaciens du réseau PharmaClic ne seraient pas comparables à ceux rendus dans les ‘pharmacies traditionnelles’ ». 

Selon le tribunal, la campagne menée par l’APB est « susceptible d’induire les consommateurs en erreurs et a pour but de promouvoir la vente des produits des pharmacies traditionnelles par comparaison aux pharmacies du réseau Medicare-Market ».

« Cette décision démontre que le premier réflexe du secteur, plutôt que se remettre en question a été de vouloir ‘détruire’ ceux qui osaient bousculer l’ordre établi. Il n’y a pas lieu d’opposer service et prix et nous espérons que nous allons maintenant pouvoir aller véritablement au fond des choses pour démocratiser l’expertise santé et Medicare-Market rappelle qu’il respecte la profession de Pharmacien. » indique Yvan Verougstraete, administrateur délégué de Medicare-Market.

Le Collège de la Concurrence: indices d’infractions en matière de droit à la concurrence

Et cela pourrait même aller plus loin. La campagne Démocratisons l’expertise santé n’a pas manqué de piquer la curiosité du collège de la Concurrence qui constate dans une décision du 19 juin 2017 « qu'il y a des indications prima facie que l'Ordre des Pharmaciens pourrait avoir commis des infractions aux règles de concurrence en s'opposant à la politique de ristournes de Medicare-Market, ses heures d'ouverture et l'agencement de ses activités de pharmacie et de parapharmacie ».  Parmi les potentielles infractions, on note « tout accord ou comportement visant à imposer le respect du prix maximum comme pix imposé », « l’interdiction d’exploiter une pharmacie identifiable comme telle dans un établissement spécialisé dans les produits et services de santé et de bien-être » et « toute restriction des heures d’ouverture qui limiterait les règles de concurrence ».

Le Collège constate que l'attitude de l'Ordre peut avoir causé un préjudice au groupe Medicare-Market. Cependant, vu qu'aucune décision ordinale, jusqu'à aujourd'hui, n'a forcé, de manière effective, la fermeture temporaire d'officine du groupe Medicare-Market, le préjudice n'est pas suffisamment grave et imminent, à ce stade, pour justifier des mesures provisoires. Le Collège fait par contre remarquer que sa position pourrait changer si l'Ordre venait à prendre des décisions ordinales exécutoires.

Selon Yvan Verougstraete, « une plus grande concurrence, tout comme le respect de la déontologie est au bénéfice des patients et de la Santé Publique ». 

Medi-Market 1 - pharmacies traditionnels 0

« Nous nous battons tous les jours pour faire diminuer le prix des médicaments non-remboursés et des produits de parapharmacie en Belgique tout en assurant un service optimum aux patients, que ce soit en matière de conseil par du personnel professionnel, de plage d’ouverture de nos points de vente ou de largeur de gamme… C’est notre combat et nous sommes très heureux qu’il soit ainsi reconnu par les instances juridiques », conclut Yvan Verougstraete.

Aujourd’hui, Medicare-Market dispose de 10 enseignes de parapharmacie Medi-Market (+2 au Luxembourg) et de 6 enseignes de pharmacie PharmaClic en Belgique.