Confrontée à certaines réticences au sein du gouvernement, la ministre fédérale de la Poste, Petra De Sutter, ne devrait finalement pas obliger les entreprises de livraison de colis à employer un nombre minimum de salariés.

Pour tenter de mettre fin aux abus constatés dans le secteur de la livraison de colis, Petra De Sutter entendait contraindre les entreprises comme PostNL, DPD ou encore GLS à faire davantage appel à du personnel salarié. Un avant-projet de loi en ce sens avait filtré dans la presse en février dernier, mais la vision de la ministre de la ministre Groen s’est semble-t-il heurtée aux réticences de certaines formations politiques du gouvernement, au motif que pareille disposition contreviendrait au droit à la libre entreprise, croit savoir De Tijd. C’est pourquoi Petra De Sutter a revu sa copie sur la réforme de la loi postale, dont les principes devraient être approuvés avant les vacances. Dans le nouveau texte, il n’est en effet plus uniquement question de quotas minimums ou maximums légaux de livreurs salariés, mais également d’une possible liste de critères à remplir par une entreprise pour obtenir une certification.

« On doit savoir qui travaille pour qui, où et quand, avec combien de colis et pour quelle rémunération », a expliqué Mme De Sutter en commission de la Chambre, mardi. « Pour moi, il n'est pas absolument nécessaire d'avoir des quotas mais alors, par la certification, les entreprises devront montrer qu'elles respectent les conditions. » Le rétropédalage de la ministre n’a guère été au goût de l’opposition, la députée Maria Vindevoghel (PTB) estimant que la sous-traitance ne serait pas limitée par le texte en préparation et que les entreprises ne seraient pas contraintes d'employer une partie de leur personnel sous contrat de travail. Plus tôt dans la journée, les syndicats de Bpost avaient défilé à Bruxelles jusqu'au cabinet de la ministre De Sutter pour réclamer une modification de la loi postale afin d'éviter le dumping social dans la distribution des colis.