Les syndicats ont déposé une plainte au pénal contre la chaîne de magasins de sport Decathlon, estimant que la chaîne à entravé le dialogue social. Au même moment, le retailer aurait l'intention de déplacer son centre d’e-commerce aux Pays-Bas.

Les relations entre Decathlon et les syndicats sont loin d'être au beau fixe. Les représentants des travailleurs affirment que Decathlon met à mal et ignore systématiquement la concertation sociale. Ils ont donc déposé une plainte au pénal auprès de l'auditorat du travail du tribunal du travail de Malines. "Cela fait cinq ans que l'entreprise sabote la concertation sociale. Nous avons maintenant rassemblé tous les PV de cette période et les avons réunis dans cette plainte", a déclaré Pietro Tosi (CNE). La plainte est dirigée contre la filiale belge de Decathlon, mais aussi contre trois personnes haut placées dans notre pays : Louise Chekroun, CEO de Decathlon Belgique, Romuald Saenen, directeur des ressources humaines, et Frederik Doto, président du conseil d'entreprise. Selon les syndicats, les managers empêchent le fonctionnement d'organes sociaux prévus par la loi, ce qui constitue une violation des conventions collectives et de la loi Renault. Ils risquent des amendes et même des peines d'emprisonnement. Pietro Tosi évoque notamment la situation au dépôt de Willebroek, où le malaise est, selon lui, à son comble et où il y a eu cinq jours de grève cette année. Les tentatives de conciliation n'ont rien donné. Selon certains syndicats, les grandes entreprises ont tendance à ne pas tenir compte de la concertation sociale. "C'est précisément la raison pour laquelle nous voulons envoyer un signal clair maintenant", a déclaré M. Tosi. Selon les syndicats, l'entreprise envisage également de déplacer son centre de commerce électronique à Tilburg, juste de l'autre côté de la frontière, aux Pays-Bas. Selon M. Tosi, de nombreuses rumeurs circulent dans ce sens. Gondola a tenté en vain de joindre Decathlon pour obtenir un commentaire.