En marge de la publication début octobre du baromètre annuel de l’AIM (European Brands Association), sa directrice, Michelle Gibbons, s’est confiée à Gondola. “Les retailers sont en position de force pour fixer tous les prix à la consommation pour chaque produit présent dans leurs rayons”, rappelle-t-elle notamment.

L'AIM, l’association européenne des marques, a récemment mené une enquête auprès de 900 fabricants de biens de consommation dans 28 pays d’Europe. Il en est ressorti que, contrairement au sentiment général que le plus fort de la crise inflationniste est derrière nous, l’environnement commercial demeure difficile pour une grande partie des industriels, tandis que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement continuent à leur poser des problèmes.  “L’ampleur des perturbations qui ont touché tout le monde - donc pas seulement un fabricant, mais tous, et tous en même temps - comme la guerre en Ukraine, a nécessité des mois de réorganisation qui ont eu un impact considérable sur l’organisation de la production, tout comme sur l’approvisionnement”, explique Michelle Gibbons, directrice générale de l’AIM.  “Et ce, alors que nos chaînes d’approvisionnement sont, en temps normal, très efficaces car la production est planifiée longtemps à l’avance, nos cycles de planification pouvant aller de 2 à 3 ans. Pensez à l’impact cumulé de l’approvisionnement en ingrédients, de l’emballage, du transport, etc.” Ainsi, 72 % des entreprises interrogées disent être toujours confrontées à des difficultés d’approvisionnement, un chiffre en baisse d’à peine 3 % par rapport à  l’année dernière, ce qui a conduit 49 % des fabricants à réduire ou à diminuer leur production. Par ailleurs, 42 % d’entre eux ont dû modifier l’emballage, tandis que 52 % ont été confrontés à des pénuries de main-d’œuvre. Enfin, des coûts imprévus ont affecté 78 % des fabricants, les contraignant à adapter leur production.