Le taux d'inoccupation des magasins dans notre pays a atteint un niveau historiquement élevé. 11,2% des magasins sont inoccupés, soit une augmentation de 0,9% par rapport à l'année précédente. Il s'agit de la plus forte augmentation jamais enregistrée par l'organisme Locatus.

Le taux d'inoccupation dans notre pays n'a jamais été aussi élevé, selon les chiffres de Locatus, qui recueille des données sur les magasins et les surfaces commerçantes. Le taux d’inoccupation a plus que doublé en 12 ans. Il est passé de 5,1% à 11,2%. Le taux d'inoccupation en termes de mètres carrés (9,9%) est légèrement inférieur au taux en termes de nombre de surfaces. Un an plus tôt, le taux d'inoccupation en termes de superficie était de 9,3%. La raison ? Ce sont principalement les petites boutiques qui ferment.

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Locatus

Le taux important d'inoccupation s'explique notamment par l'offre du marché belge. La popularité du e-commerce et la forte expansion des boutiques situées en-dehors des centres-villes explique notamment ce taux d'inoccupation. Logiquement, les secteurs confrontés à une forte concurrence du e-commerce se contractent davantage. La plus forte diminution du nombre de propriétés commerciales concerne le secteur antiquités/art. La raison ? Les consommateurs vendent les articles antiquités/art directement en ligne. Signalons également une forte baisse dans les magasins d’électroniques, les sports et jeux et les chaussures.

En 2018, le taux d’inoccupation a augmenté de manière plus limitée car quelque 2.500 immeubles commerciaux se sont vu attribuer une fonction différente. En 2019, seuls 500 immeubles commerciaux ont reçu une fonction différente et de nombreux autres magasins ont fermé leurs portes. Autre raison du taux important d'inoccupation : le fait qu’en 2019, les surfaces commerciales ont à nouveau fortement augmenté en Belgique. Le nombre de mètres carrés avait à peine augmenté en 2018 alors qu'en 2019, on observe une augmentation de près de 300.000 m2. Cette augmentation a presque entièrement eu lieu en dehors des centres-villes. A noter que le taux d'inoccupation est plus élevé en Wallonie qu'à Bruxelles et en Flandre. 

Une étude de l'ULB, commandée par Comeos, montre qu'un magasin sur cinq a disparu en Flandre au cours des dix dernières années. Le problème est encore plus important en Wallonie, où le taux d'inoccupation est de 11,2%. Un magasin sur huit (12,5%) est vide. Selon Comeos, ces chiffres inquiétants obligent le gouvernement à intervenir et à assurer une politique de licence d'achat différente.

« L’occupation des zones commerciales est liée au conflit entre le court et le long terme », explique Pierre-Alexandre Billiet, CEO de Gondola. « Les sociétés immobilières investissent souvent pendant plus de 30 ans, ce qui donne aux investisseurs une base stable. Mais d'un autre côté, les magasins voient leur chiffre d'affaires et leurs marges bénéficiaires diminuer sous l'influence du e-commerce, entre autres, ce qui signifie que le loyer devient un coût important. Le chiffre d'affaires des supermarchés n'augmente pas parce que les Belges ne mangent et ne boivent pas plus que l'année dernière. En outre, les Belges achètent pour 10 milliards dans d'autres pays, principalement par le biais du e-commerce, mais font aussi des achats à la frontière de produits tels que l'alcool ou le tabac. En raison de mauvaises décisions politiques et d'incitations trop faibles pour faire fonctionner le commerce électronique, le secteur belge du retail perd de sa grandeur. »